Samedi 6 avril, Charlemagne Hyères accueille Sébastien Berlendis pour un café littéraire de 10h30 à 12h, suivi d'une séance de dédicace de 14h30 à 17h30 pour la publication de son roman "Lungomare" (Ed. Actes Sud), sur inscription au 04 94 65 27 05 ou directement en librairie.

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Plein été. Le lungomare, la promenade du bord de mer, s’étire sous le soleil familier de la baie de Gênes, où les souvenirs de la jeunesse radieuse des parents de l’auteur épousent les méandres de la via Aurélia, ses anciens palais, ses corniches et ses stations balnéaires. Une virée italienne entre songe et fantasme, acoustique des années 1970 et photographie solarisée,
désinvolture et mélancolie.

“D’habitude très matinal, la torpeur perdure dans la chambre de l’hôtel Miramare, elle amortit toute sensation ou la transforme en rêverie. La musique aux étages supérieurs, les voix italiennes dans la salle de restaurant de la véranda, le moteur d’un hors-bord, ses à-coups secs sur la mer. Les persiennes entrouvertes, les rideaux en gaze de lin gris filtrent une lumière vert
d’eau, elle se pose sur mon visage comme elle entretient le rêve, celui de l’entrée d’Annabella, elle se penche, son parfum de figuier sur ses avant-bras.”

Né à Avignon, mais vivant entre Saône et Rhône, Sébastien Berlendis est professeur de philosophie à Lyon. Venu à
l’écriture par l’image, il a souvent exposé son travail photographique et est l’auteur de plusieurs romans notamment. Maures (2017) et Revenir à Palerme (2018) aux éditions Stock. Chez Actes Sud sont parus Des saisons adolescentes ainsi que Seize lacs et une seule mer (“un endroit où aller”, 2020, 2021)

La côte ligure, entre San Remo et Portovenere, est le décorum ensoleillé du nouveau livre de Sébastien Berlendis, au goût sûr pour les déambulations saisonnières, la poésie des corps, le reflet des photos ravivant la mémoire. Ici, l’espace estival est une station balnéaire colorée dans une petite crique couronnée de pins; une allure de cinéma, une affiche de rêve où rejouer les
jeunes amours de ses parents. Pourtant, tout n’est pas “si sucré” dans ces souvenirs, les lieux sont ceux d’une félicité lointaine, d’une vie heureuse mais fragile, et la sensibilité des vieux appareils photo des années 1970 rend ces instants décisifs insaisissables et énigmatiques.

Alors, ne pas quitter l’intensité de l’été, filer au large et, comme au ralenti, “filmer le roman de la plage”, ses villas et ses palais abandonnés, l’exubérance de ses habitants, la splendeur de la Riviera et celle d’Annabella.
La juxtaposition des temps – temps réel et figuré, temps de pose et temps du dévoilement – est au cœur de l’écriture rêveuse et sensorielle de Sébastien Berlendis, traversée par la conviction toujours intacte que la photographie est une captivante machine temporelle et narrative.