Sandrine Collette nous plonge dans une histoire âpre, brutale, dure avec une écriture profonde et immersive où la nature est omnisciente, implacable mais d'une beauté extraordinaire. Le choix de la première personne donne au texte une dimension directe, spontanée d'autant plus que l'auteure utilise le langage parlé ce qui permet de transmettre les états d'âmes de Liam mais aussi toutes les émotions de ce personnage taiseux.
Sandrine Collette mène une réflexion sur la paternité : est-on père ou le devient-on ?

Mon acrobate, c'était le surnom de Zoé, 8 ans, renversée par un chauffard ivre. Ce drame plonge Izia, sa maman, dans une profonde dépression, son mari, Etienne, impuissant quitte l'appartement où ils ont vécu tant d'années de bonheur. Izia, soulagée de se retrouver seule, ne le retient pas.
Cécile Pivot évoque le sujet du deuil d'un enfant qui laisse des parents chaos, incapables de se parler, de surmonter leur chagrin.
Comme toujours, la plume de Cécile Pivot est tout en délicatesse, en pudeur et surtout d'une extrême justesse.
"Mon acrobate", c'est l'histoire d'une reconstruction au travers d'une rencontre qui va petit à petit mener Izia vers la lumière. C'est un roman très émouvant et surtout très vrai avec cet équilibre qui ne fait pas tomber la lecture dans le pathos.
A découvrir !

Marjorie Tixier nous interroge sur l'instinct maternel, sur les liens qui se tissent et qui se déchirent avec comme fil conducteur la Musique qui peut à la fois se révéler salvatrice ou destructrice.
A l'encre rouge ce sont trois cœurs qui saignent : celui de Jolène qui ne parvient pas à nouer des liens avec sa mère, celui de Lysiane qui ne vit que dans la haine, le regret et la colère, c'est enfin celui de Jeanne qui a essayé de faire de son mieux.
L'écriture de Marjorie est à la fois poétique et délicate, les mots sont justes sans jugement et j'ai été littéralement emportée dans un tourbillon d'émotions, bercée par le son mélodieux des mots.
Les plus belles partitions sont sans aucun doute souvent le fruit de la souffrance,de la rage et de la violence.

Avec pour point d'orgue un roman qui se passe dans le magnifique village de
Cassel .

Après une "Bête au paradis", Cécile Coulon va vous emmener au coeur de la forêt, dans la demeure de Canche Marchère, homme pétri de piété, énigmatique au silence pesant mais au regard perçant. Aimée, sa jeune épouse, va y chercher sa place mais aussi essayer de percer le mystère de la mort d'Aleth, la première épouse de Candre.
On prend plaisir à retrouver l'écriture puissante de Cécile Coulon, la place prédominante de la nature, de cette demeure qui cache bien des secrets et cette solitude que ressent Aimée.
Un roman enveloppant, à la fois inquiétant et apaisant.

Jérôme Loubry nous plonge dans une cité de pêcheurs à l'abandon qui fut dans le passé une cité prospère où Damien a passé sa plus tendre enfance avec ses meilleurs amis, Oriane et Gustave. Jusqu'à cet été 1995 où surgit un drame qui va l'obliger à tout quitter.
De retour 19 ans plus tard dans cette cité, que va-t-il découvrir ? Il y a ce que l'on nous dit, il y a ce que l'on comprend et puis il y a la vérité, quelle est-elle ?

Un coup de maître pour Jérôme Loubry qui décrit à la perfection la déliquescence et l'atmosphère d'une ville de pêcheurs : ces femmes qui attendent le retour de leurs hommes, ces pêcheurs qui souhaitent un autre avenir à leurs enfants, l'épuisement des fonds marins, les dégazages intempestifs, les marées noires...

Un roman noir, sociétal aussi, extrêmement bien ficelé qui mène le lecteur vers les méandres des relations humaines, les non-dits, les secrets...mais qui décrivent également avec beaucoup de justesse les liens complexes qui peuvent parfois unir un père et un fils.

Que s'est-il réellement passé cet été 1995 ? A vous de le découvrir !