L'Italie de la renaissance à l'unité - XVIe - XIXe siècle, XIXe - XXe siècle
EAN13
9782011452214
ISBN
978-2-01-145221-4
Éditeur
Hachette Éducation
Date de publication
Collection
Carré Histoire
Nombre de pages
256
Dimensions
21 x 15 cm
Poids
345 g
Langue
français
Fiches UNIMARC
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L'Italie de la renaissance à l'unité - XVIe - XIXe siècle

XIXe - XXe siècle

De

Hachette Éducation

Carré Histoire

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Introduction?>Le présent volume s'inscrit dans le prolongement de celui que Jean-Pierre Delumeau et Isabelle Heullant-Donat ont consacré, dans cette même collection, à L'Italie au Moyen Âge, ve-xve siècle. À l'époque moderne et au début de l'époque contemporaine, c'est la disparition de l'Italie sur le plan politique qui constitue sa principale originalité : encore sujet politique actif au xve siècle, elle devint, au terme de ce qu'on a appelé en France « les Guerres d'Italie » (1492-1559) qui opposèrent la France des Valois à l'Empire et à l'Espagne des Habsbourg, un objet passif que se disputèrent les grands États continentaux constitués en Europe à la charnière du Moyen Âge et des temps modernes. Alors qu'elle n'existait plus politiquement, l'Italie, morcelée en une vingtaine d'États d'importance territoriale inégale, vit s'épanouir - ce n'est pas là le moindre paradoxe de cette histoire - la science politique (de Machiavel et Guichardin à Genovesi). Mais elle occupa toutefois en Europe et dans le monde une place éminente sur le plan culturel et artistique. Elle donna ainsi naissance aux arts baroques (architecture, peinture, sculpture, musique) qui se répandirent de Madrid à Saint-Pétersbourg, de Londres à Vienne, de Paris à Varsovie, et contribua également au développement des sciences et des techniques (de Galilée à Volta). L'Italie sut s'adapter à une conjoncture économique inédite et difficile, mais pas aussi défavorable qu'on l'a souvent dit, due aux découvertes de Nouveaux Mondes et à la montée en puissance de redoutables concurrents pour la conquête des marchés « internationaux ». Elle trouva des solutions souvent originales (ruralisation de l'économie ou industrialisation des campagnes par exemple) pour répondre à ces nouvelles orientations commerciales et aux besoins nouveaux qui en découlèrent. Autrefois commerçants, les Italiens surent se faire financiers. Ils comprirent également, au XVIIIe siècle, que les espaces italiens limités par des frontières étroites étaient encore plus préjudiciables économiquement que politiquement. Ainsi les aspirations à l'unification de la péninsule, formulées en termes souvent vagues dès le XVIe siècle, revêtirent des formes plus précises à l'époque des Lumières et du despotisme éclairé ; elles connurent une impulsion nouvelle lorsque l'Italie fut confrontée à l'idée de nation telle que l'exprima la Révolution française. Dans le prolongement des expériences réformistes du XVIIIe siècle, des projets originaux virent le jour durant la première moitié du xixe siècle. De ce Risorgimento (renaissance) naquit, autour du Piémont, le royaume d'Italie dont la constitution rapide (1859-1861) ne doit pas faire oublier la longue maturation. L'Italie qui avait été dans le domaine culturel et artistique le guide de l'Europe voulut dès lors y occuper toute la place politique qu'elle estimait lui revenir, ce à quoi elle s'attacha après la réalisation de son Unité.Compte tenu de l'originalité de l'histoire de l'Italie durant la période considérée, on comprendra que la moitié de ce livre - six chapitres sur douze - soit consacrée à la vie économique d'une part, à la vie culturelle et artistique d'autre part, que l'Italie a marquées de sa propre empreinte : dans ce domaine, l'Italie fut bien alors le mentor de l'Europe. Signe des temps, le voyage en Italie, au XVIIIe siècle, s'imposait à tout homme cultivé comme un retour obligé aux sources de la civilisation.?>1?>L'Italie à l'aube du XVIe siècle?>À l'aube du XVIesiècle, l'Italie était une région prospère. Une conjoncture moins favorable se dessina avec la découverte de mondes nouveaux où elle ne joua pas les premiers rôles. Les classes dirigeantes urbaines, pour préserver leurs revenus ou les faire fructifier, investirent dans l'agriculture des campagnes italiennes. Aux activités commerciales traditionnelles se substitua l'activité financière qui fit des Italiens (les Gênois) les banquiers des souverains européens. Auprès des cinq grands États territoriaux qui s'étaient constitués autour de Venise, Milan, Florence, Rome et Naples, on comptait une quinzaine d'États, certains formés de territoires étendus (Sicile, Sardaigne, Gênes, Savoie), d'autres qui n'étaient que des États-villes dont l'importance ne doit toutefois pas être sous-estimée. Cependant, on ne vit pas se développer en Italie un État assez puissant pour fédérer tous les autres sous son autorité. La péninsule devenant donc une proie toute désignée à la convoitise de ses puissants voisins dès lors qu'un prétexte pour l'envahir leur serait fourni.LES FONDEMENTS ÉCONOMIQUES DE LA PROSPÉRITÉ ITALIENNE?>L'Italie fruit du travail des hommes? L'économie agricole. Au début du XVIe siècle, l'économie prenait d'abord appui sur la terre, ce qui supposait une certaine maîtrise des sols et des eaux. Dès le XIIe siècle un système de digues et de canalisations conditionnait l'aménagement hydraulique de la Lombardie autour de Milan où alternaient blé, prairies et plantations arboricoles. Le riz apparut en provenance, pense-t-on, d'Espagne, à la fin du XVe siècle. De la plaine padane, les agriculteurs étaient partis à l'assaut des flancs des montagnes après avoir investi les collines. Les autres plaines, méridionales (Pouilles et Sicile), étaient des terres à blé dont la production était destinée à l'exportation ; la Campanie quant à elle était réputée pour ses vins dans tout le monde occidental. Ces plaines, minutieusement cultivées, ne constituaient que le cinquième du territoire italien et contrastaient avec les parties montagneuses du pays (Alpes, Apennins, Calabre, Corse, Sardaigne ou Sicile intérieure) irrémédiablement vouées à l'archaïsme économique ; ce n'étaient pourtant pas des déserts même si la famine y était endémique, mais bien plutôt des réservoirs humains qui fournissaient les ouvriers agricoles nécessaires au travail des champs dans les plaines. Certaines régions écartaient les hommes : le nord de la lagune vénitienne, les zones paludéennes du delta du Pô ou de 1a Maremme toscane (Val di Chiana), la Campagne romaine et les Marais Pontins que la crainte de la malaria désertifiait, ou encore les plaines intérieures de la Sardaigne et la montagne corse. À l'aube du XVIe siècle, le territoire italien ne comptait pas moins de 10 millions d'habitants qui, malgré les activités urbaines, vivaient essentiellement de l'agriculture.
? La condition paysanne. L'exploitation de la terre était le plus souvent le fait de paysans libres alleutiers ou tenanciers héréditaires ; le régime seigneurial avait disparu dès le XIIIe siècle, et avec lui le servage sauf dans des régions périphériques (le Piémont, le Frioul ou quelques cantons montagneux de l'Apennin). Si la petite exploitation prédominait dans le nord, les grands domaines n'avaient pas pour autant disparu en Italie méridionale, en Sicile et dans la Campagne romaine, travaillés par des salariés pour des souverains ou des barons propriétaires tandis que de petites propriétés intensivement cultivées perduraient autour des villes du Centre et du Midi.Mais la liberté économique qui permit l'abolition du servage ne dura qu'un temps. À cette brève embellie de la condition paysanne succédèrent des périodes difficiles, marquées par l'étroitesse des biens fonciers possédés en propre ou celle des tenures qui pouvaient encore s'amenuiser du fait des partages successoraux. Les paysans furent alors contraints, faute de pouvoir vivre de leurs seuls biens, de louer des terres ou, à défaut, de travailler comme manouvriers plus ou moins occasionnels, spécialement dans des régions naturellement défavorisées. Dès le XVe siècle, on ne distinguait, dans les documents fiscaux florentins, que deux catégories de paysans : les métayers (mezzadri) et les manouvriers (braccianti). Le nombre des manouvriers s'accrut sans doute à la fin du xve et durant tout le XVIe siècle. Les moissons, les battages, les vendanges étaient assurés par des hommes qui se transportaient de villages en villages pour les travaux des champs notamment dans le Midi (Campagne romaine, Abruzzes, Pouilles, Sicile, Sardaigne). Certains se rendaient même en villes, notamment dans les ports, où on les employait com...
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