- EAN13
- 9791036905612
- Éditeur
- Seuil (réédition numérique FeniXX)
- Date de publication
- 1973
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
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Livre numérique
Un couple se repose dans une maison isolée, en pleine campagne ; la femme
attend un enfant, cependant que, dans un village voisin, sa grand-mère
agonise. Entre ce qui n’est après tout, d’un côté, qu’une germination, et de
l’autre, une ultime décomposition, d’autres scènes vont prendre place, rappels
à l’ordre, manifestations de la viande : cohorte, sans plus, de violences, de
saignements, de mains qui fourragent, de montées furieuses à travers la pluie,
de boues grouillantes. Le couple achète un mouton, l’égorge, le dépèce ;
l’homme court les bois, massacrant merles, rats, lézards ; tandis que la femme
accouche, les passagers d’une voiture lancent sous les fougères le cadavre
d’un nouveau-né, lent pourrissement en voie de retrouver la terre, contrepoint
(peut-on le dire ?) à une course érotique du couple à travers les pentes
mouillées, les arbres dégouttants d’eau, la terre grasse. Mais au-delà de la
minutie des descriptions, de l’appel du gonflement et des couleurs organiques,
au-delà d’un sadisme qu’on pourrait dire contemplatif, à quoi sommes-nous
conviés sinon, avant tout, à une sorte d’ahurissement concerté devant le
savoir de la mort ?
attend un enfant, cependant que, dans un village voisin, sa grand-mère
agonise. Entre ce qui n’est après tout, d’un côté, qu’une germination, et de
l’autre, une ultime décomposition, d’autres scènes vont prendre place, rappels
à l’ordre, manifestations de la viande : cohorte, sans plus, de violences, de
saignements, de mains qui fourragent, de montées furieuses à travers la pluie,
de boues grouillantes. Le couple achète un mouton, l’égorge, le dépèce ;
l’homme court les bois, massacrant merles, rats, lézards ; tandis que la femme
accouche, les passagers d’une voiture lancent sous les fougères le cadavre
d’un nouveau-né, lent pourrissement en voie de retrouver la terre, contrepoint
(peut-on le dire ?) à une course érotique du couple à travers les pentes
mouillées, les arbres dégouttants d’eau, la terre grasse. Mais au-delà de la
minutie des descriptions, de l’appel du gonflement et des couleurs organiques,
au-delà d’un sadisme qu’on pourrait dire contemplatif, à quoi sommes-nous
conviés sinon, avant tout, à une sorte d’ahurissement concerté devant le
savoir de la mort ?
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