- EAN13
- 9791036902307
- Éditeur
- Seuil (réédition numérique FeniXX)
- Date de publication
- 1972
- Collection
- L'Histoire immédiate
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
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Livre numérique
La France se pique d’avoir appris au monde les droits de l’homme et du
citoyen. Paris est la capitale de la France, et beaucoup plus encore : le
symbole et le cœur et centre nerveux du pays. Mais Paris est la ville de
France, et peut-être de cette part du monde où subsiste une démocratie
formelle, la plus privée de citoyens. En fait Paris, cité qui a forgé
l’essentiel de l’histoire nationale en l’imposant souvent à la province, est
de toutes les cités françaises la plus aliénée, la plus colonisée par le
pouvoir central. Des Capétiens à Pompidou, il n’est pas d’initiative, pas de
sursaut parisien, pas de tentative d’organiser à la fois, une autonomie et une
démocratie parisienne qui n’aient été l’occasion pour le pouvoir d’alourdir la
mainmise sur la ville-capitale : Étienne Marcel, les Frondeurs, les Sans-
Culotte, les Communards, tous tentent de faire des Parisiens des citoyens et
tous sont écrasés et transformés en figurants du pouvoir central, tout juste
bons à faire la haie pour applaudir les souverains en visite et payer les
travaux du baron Haussmann. Toutes les franchises locales abattues, toutes les
séquelles de la démocratie parisienne abolies, la capitale muette, violée,
livrée par les assemblées fantomatiques à l’arbitraire des bureaucrates, à la
voracité de l’argent-roi et du promoteur tout-puissant, n’est plus qu’un objet
désarticulé. A qui appartient Paris ? Pour l’heure à un régime d’affairistes
et de technocrates. Et demain ?
*[ve]: 5e siècle
*[av. J.-C.]: avant Jésus-Christ
citoyen. Paris est la capitale de la France, et beaucoup plus encore : le
symbole et le cœur et centre nerveux du pays. Mais Paris est la ville de
France, et peut-être de cette part du monde où subsiste une démocratie
formelle, la plus privée de citoyens. En fait Paris, cité qui a forgé
l’essentiel de l’histoire nationale en l’imposant souvent à la province, est
de toutes les cités françaises la plus aliénée, la plus colonisée par le
pouvoir central. Des Capétiens à Pompidou, il n’est pas d’initiative, pas de
sursaut parisien, pas de tentative d’organiser à la fois, une autonomie et une
démocratie parisienne qui n’aient été l’occasion pour le pouvoir d’alourdir la
mainmise sur la ville-capitale : Étienne Marcel, les Frondeurs, les Sans-
Culotte, les Communards, tous tentent de faire des Parisiens des citoyens et
tous sont écrasés et transformés en figurants du pouvoir central, tout juste
bons à faire la haie pour applaudir les souverains en visite et payer les
travaux du baron Haussmann. Toutes les franchises locales abattues, toutes les
séquelles de la démocratie parisienne abolies, la capitale muette, violée,
livrée par les assemblées fantomatiques à l’arbitraire des bureaucrates, à la
voracité de l’argent-roi et du promoteur tout-puissant, n’est plus qu’un objet
désarticulé. A qui appartient Paris ? Pour l’heure à un régime d’affairistes
et de technocrates. Et demain ?
*[ve]: 5e siècle
*[av. J.-C.]: avant Jésus-Christ
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