- EAN13
- 9791036203947
- Éditeur
- ENS Éditions
- Date de publication
- 22/08/2022
- Collection
- Sociétés, Espaces, Temps
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Les socialistes et la ville
Grande-Bretagne, France, 1820-1850
Frédéric Moret
ENS Éditions
Sociétés, Espaces, Temps
Livre numérique
-
Aide EAN13 : 9791036203947
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14.99
L’acuité de la crise urbaine dans la première moitié du XIXe siècle est à
l’origine d’une large réflexion émanant des classes dirigeantes
contemporaines. À côté des universitaires, des philanthropes, des hygienistes,
les socialistes britanniques et français se sont penchés sur les effets
sociaux de l’industrialisation dressant un portrait sans complaisance de la
société urbaine de ce temps. Leur analyse du fait urbain, qui reprend les
discours contemporains, est au cœur de l’élaboration de leurs différents
systèmes sociaux. Ils se fixent pour objectif de résoudre et de dépasser les
contradictions d’un monde qui leur paraît – dans une période qui pourtant est
celle de l’émergence de la société industrielle – se situer au crépuscule de
son existence. La ville, symptôme de dérèglement, est ainsi présentée comme le
repoussoir, l’antithèse du modèle harmonieux que construisent Fourier en
France, Owen et ses disciples en Grande-Bretagne. Le « village of Unity and
Mutual Cooperation » et le phalanstère se situent en milieu rural, à l’écart
de toute agglomération. Pourtant, leur forme et leurs fonctions sont marquées
de références urbaines. Progressivement, dans les milieux socialistes
français, la contradiction entre un discours résolument anti-urbain et la
réalité sociale et culturelle des individus et des groupes influencés par ces
idées constitue un frein au développement du mouvement. La fuite de la ville,
la résolution du problème social par la construction ex nihilo d’une société
nouvelle – qu’il est facile de qualifier d’utopiste – ne satisfont plus des
socialistes qui réinvestissent la ville de leur désir et de leur projet. Cette
prise en compte du fait urbain s’accompagne d’une attention nouvelle au
politique, mais aussi à l’histoire, et conduit le mouvement fouriériste,
conduit par Victor Considerant après la mort du fondateur, à intégrer les
rangs de la gauche républicaine en 1848. Son sort sera lié à celui de la
Montagne. Au contraire, le refus d’une évolution semblable chez Owen aboutit à
une sclérose du mouvement et à sa progressive perte d’influence.
l’origine d’une large réflexion émanant des classes dirigeantes
contemporaines. À côté des universitaires, des philanthropes, des hygienistes,
les socialistes britanniques et français se sont penchés sur les effets
sociaux de l’industrialisation dressant un portrait sans complaisance de la
société urbaine de ce temps. Leur analyse du fait urbain, qui reprend les
discours contemporains, est au cœur de l’élaboration de leurs différents
systèmes sociaux. Ils se fixent pour objectif de résoudre et de dépasser les
contradictions d’un monde qui leur paraît – dans une période qui pourtant est
celle de l’émergence de la société industrielle – se situer au crépuscule de
son existence. La ville, symptôme de dérèglement, est ainsi présentée comme le
repoussoir, l’antithèse du modèle harmonieux que construisent Fourier en
France, Owen et ses disciples en Grande-Bretagne. Le « village of Unity and
Mutual Cooperation » et le phalanstère se situent en milieu rural, à l’écart
de toute agglomération. Pourtant, leur forme et leurs fonctions sont marquées
de références urbaines. Progressivement, dans les milieux socialistes
français, la contradiction entre un discours résolument anti-urbain et la
réalité sociale et culturelle des individus et des groupes influencés par ces
idées constitue un frein au développement du mouvement. La fuite de la ville,
la résolution du problème social par la construction ex nihilo d’une société
nouvelle – qu’il est facile de qualifier d’utopiste – ne satisfont plus des
socialistes qui réinvestissent la ville de leur désir et de leur projet. Cette
prise en compte du fait urbain s’accompagne d’une attention nouvelle au
politique, mais aussi à l’histoire, et conduit le mouvement fouriériste,
conduit par Victor Considerant après la mort du fondateur, à intégrer les
rangs de la gauche républicaine en 1848. Son sort sera lié à celui de la
Montagne. Au contraire, le refus d’une évolution semblable chez Owen aboutit à
une sclérose du mouvement et à sa progressive perte d’influence.
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