Qu'a-t-elle vu, la femme de Loth ?
EAN13
9782846791915
Éditeur
Ginkgo
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Qu'a-t-elle vu, la femme de Loth ?

Ginkgo

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782846791915
    • Fichier EPUB, avec Marquage en filigrane
    7.99

  • Aide EAN13 : 9782846791915
    • Fichier EPUB, libre d'utilisation
    7.99
Un cataclysme a englouti l'Europe du sud et le Moyen-Orient et Paris est
devenu un port méditerranéen. Du côté de la Mer Morte, frappée à nouveau
quarante siècles après la disparition de Sodome et Gomorrhe, la terre s'ouvre
et un mystérieux sel violet en jaillit. Son goût et ses propriétés en font une
denrée indispensable à tous, qui se vend à prix d'or. Voilà un roman «
bizarrissime » : le monde qu'il décrit, situé dans un avenir non précisé, est
à la fois agressivement moderne -, dominé par une multinationale toute-
puissante, la Compagnie - et violemment archaïque. Dans la Colonie lointaine,
l'absence de la technologie moderne nous ramène plus d'un siècle en arrière.
De la science-fiction régressive, en quelque sorte. À moins que cette histoire
ne nous emmène, sans le dire, au coeur du présent ? Elle nous décrit une
société totalitaire, organisée à l'extrême, fondée sur le mensonge et la
terreur . D'un côté, à Paris, un personnage minuscule, solitaire, dépressif,
affronte un monstre anonyme, la Compagnie, en un combat feutré. De l'autre,
dans l'effroyable Colonie, cinq forcenés se déchirent, pantins ridicules dans
un déluge de péripéties démentes, sanglantes et absurdes. C'est grotesque et
sinistre. Drôle et désespéré. La femme de Loth, livre ahurissant, roman
d'aventures à l'humour grinçant, parabole sur la folie de notre monde actuel
et de l'horreur économique.

EXTRAIT

La Colonie n’est pas visible depuis la mer. S’accordent en cela les marins les
plus aguerris eux-mêmes, tel le capitaine Cortez, depuis vingt ans au service
de la Compagnie et qui pourrait naviguer les yeux fermés dans ces eaux mauves.
C’est là d’ailleurs la seule façon de naviguer : les yeux fermés.
Ce jeudi-là, le jeune enseigne de vaisseau Richmond, placé sous le
commandement de Cortez, ne semblait pas dans son assiette : il présentait tous
les symptômes habituels aux nouveaux venus dans la Colonie. Je m’efforce de me
rappeler son expression, son regard, le ton de sa voix pour découvrir le sens
profond de sa confession ivre, à supposer que ce délire ait un sens profond.
Vos Excellences liront et jugeront. Je m’engage à rapporter dans cette lettre
tout ce qu’il m’a confié, mot pour mot, sans omission ni ajout d’aucune sorte,
que Dieu m’en soit témoin.
Comme je vous le disais, lorsque nous eûmes tous les quatre mené à bien le
transport du coffre vert, Richmond et moi quittâmes le Palais du Gouverneur
vers neuf heures et demie du soir. Ma fille nous transmit d’abord l’ordre de
lady Regina : « Fichez le camp tous les quatre, Le Gouverneur Bera se repose
». Le langage de ma fille, voyez-vous, n’est pas d’une élégance extrême, et
depuis que le gouverneur Bera l’a prise à son service pour repasser les
culottes de la lady, grand honneur pour moi assurément, elle est devenue
effrontée et ne respecte plus du tout son père — la pauvre enfant.

CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE

Un livre intelligent et absurde. Un vrai plaisir à dévorer consciencieusement.
- Skorpionnan, Babelio

À PROPOS DE L'AUTEUR

Ioàna Bourazopoùlou est née en 1968 à Athènes. Après des études en Grèce et en
Angleterre, elle travaille aujourd'hui avec le ministère grec de la Santé.
Elle a publié trois romans : Le boudoir de Nadir (2003), L'eau secrète (2005)
et Qu'a-t-elle vu, la femme de Loth ? (2007), Prix de la revue Deskata, Prix
de la ville d'Athènes.
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