Psychologie de l'attention
EAN13
9782366596199
Éditeur
Le Mono
Date de publication
Langue
français
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Psychologie de l'attention

Le Mono

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On s'est beaucoup occupé des effets de l'attention, mais très peu de son
mécanisme. Le travail présenté dans ce livre permet de combler cette lacune et
aide à comprendre la psychologie de l’attention. L'objet de ce travail, c'est
d'établir et de justifier les propositions suivantes : Il y a deux formes bien
distinctes d'attention l'une spontanée, naturelle; l'autre volontaire,
artificielle. La première, négligée par la plupart des psychologues, est la
forme véritable, primitive, fondamentale, de l'attention. La seconde, seule
étudiée par la plupart des psychologues, n'est qu'une imitation, un résultat
de l'éducation, du dressage, de l'entraînement. Précaire et vacillante par
nature, elle tire toute sa substance de l'attention spontanée, en elle seule
elle trouve un point d'appui. Elle n'est qu'un appareil de perfectionnement et
un produit de la civilisation. L'attention, sous ses deux formes, n'est pas
une activité indéterminée, une sorte d' «acte pur» de l'esprit, agissant par
des moyens mystérieux et insaisissables. Son mécanisme est essentiellement
moteur, c'est-à-dire qu'elle agit toujours sur des muscles et par des muscles,
principalement sous la forme d'un arrêt; et l'on pourrait choisir comme
épigraphe de cette étude la phrase de Maudsley : «Celui qui est incapable de
gouverner ses muscles est incapable d'attention.» « Dès à présent et sans
sortir des généralités, nous pouvons … arriver à définir l'attention. Si nous
prenons un homme adulte, sain, d'intelligence moyenne, le mécanisme ordinaire
de sa vie mentale consiste en un va-et-vient perpétuel d'événements
intérieurs, en un défilé de sensations, de sentiments, d'idées et d'images qui
s'associent ou se repoussent suivant certaines lois. À proprement parler, ce
n'est pas, comme on l'a dit souvent, une chaîne, une série, mais plutôt une
irradiation en plusieurs sens et dans plusieurs couches, un agrégat mobile qui
se fait, se défait et se refait incessamment. Tout le monde sait que ce
mécanisme a été très bien étudié de nos jours et que la théorie de
l'association forme l'une des pièces les plus solides de la psychologie
contemporaine. Non que tout ait été fait; car, à notre avis, on n'a pas assez
tenu compte du rôle des états affectifs comme cause cachée d'un grand nombre
d'associations. Plus d'une fois il arrive qu'une idée en évoque une autre, non
en vertu d'une ressemblance qui leur serait commune en tant que
représentations, mais parce qu'il y a un même fait affectif qui les enveloppe
et qui les réunit. Il resterait aussi à ramener les lois de l'association à
des lois physiologiques, le mécanisme psychologique au mécanisme cérébral qui
le supporte mais nous sommes bien loin de cet idéal. L'état normal, c'est la
pluralité des états de conscience ou, suivant une expression employée par
certains auteurs, le polyidéisme. L'attention est l'arrêt momentané de ce
défilé perpétuel, au profit d'un seul état c'est un monoïdéisme. Mais il est
nécessaire de bien déterminer dans quel sens nous employons ce terme.
L'attention est-elle la réduction à un seul et unique état de conscience? Non;
l'observation intérieure nous apprend qu'elle n'est qu'un monoïdéisme relatif,
c'est-à-dire qu'elle suppose l'existence d'une idée maîtresse attirant tout ce
qui se rapporte à elle et rien d'autre, ne permettant aux associations de se
produire que dans des limites très étroites et à condition qu'elles convergent
vers un même point. Elle draine à son profit, du moins dans la mesure
possible, toute l'activité cérébrale. »
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