Le Déchirement. Lettres d'Algérie et du Maroc 1953-1958, Lettres d'Algérie et du Maroc 1953-1958
EAN13
9782213641409
Éditeur
Fayard
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Le Déchirement. Lettres d'Algérie et du Maroc 1953-1958

Lettres d'Algérie et du Maroc 1953-1958

Fayard

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« Ces chroniques reprennent les lettres d’Algérie et du Maroc que j’ai écrites
à ma famille au cours des années 1953 à 1958. Elles ont le côté ordinaire
d’une correspondance destinée à donner de mes nouvelles et à relater ce que je
voyais et comprenais. Elles m’ont été rendues par mes parents longtemps après,
à la fin de leur vie. Je n’ai rien modifié de ces lettres, cinquante cinq ans
après.

« Si cette “Déchirure” peut montrer à des générations qui n’ont connu ni
l’armée, ni la guerre, le caractère inacceptable et vain du recours à la
violence, je m’en réjouirai. L’aspect le plus absurde de ces années que l’on
avait baptisées du nom de “pacification”, c’est que deux grands pays majeurs,
la France et l’Algérie, n’ont pas trouvé le chemin d’une vraie collaboration
politique, d’une entente de leurs deux peuples, pourtant si nécessaire pour
ces deux nations et pour l’Afrique tout entière.
Ce témoignage direct retrace dix-huit mois d’un service militaire assez rude
dans l’armée d’Afrique, d’abord à Bougie (Kabylie) dans un bataillon de marche
- j’avais vingt-deux ans à l’époque -, puis à l’École d’officiers de
Cherchell, enfin au Maroc, à Port Lyautey, dans un bataillon de tirailleurs
marocains.
Un an après, le 1er janvier 1957, je suis rappelé pour six mois comme chef de
section dans l’infanterie coloniale, dans les montagnes de l’Ouarsenis. Enfin,
mon séjour en Algérie se poursuit quelques mois encore au Gouvernement général
à Alger.

« Aujourd’hui encore, l’Algérie et la France n’ont pas trouvé l’apaisement des
passions, ni une forme de réconciliation. Il n’y a pas de traité d’amitié. Il
y a deux nations qui nourrissent les ressentiments de leurs affrontements
passés. La plaie n’est pas encore refermée.
Lorsque j’ai écrit ces lettres, j’étais jeune, sans expérience de la vie,
presque à la fin de mes études. Si partiel qu’il soit, je souhaite que ce
témoignage fasse mieux comprendre, notamment aux jeunes, à quel point la
violence peut entraîner des conséquences imprévisibles. »

J. M.

                                                                                                                        *

     Alors qu’on commémore cette année le cinquantième anniversaire de la
chute de la IVe République, régime gangrené par la guerre d’Algérie, et le
retour au pouvoir du général de Gaulle, ce témoignage de première main d’un
futur acteur de premier plan de la Ve République est particulièrement bienvenu
en ce qu’il ne dissimule rien des atrocités de cette guerre ni de
l’inéluctabilité de l’indépendance telle que la perçoivent alors d’emblée les
familiers du Général.
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