- EAN13
- 9782080243768
- Éditeur
- Flammarion
- Date de publication
- 14/04/2021
- Collection
- Champs essais
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
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L'Empire du moindre mal. Essai sur la civilisation libérale
Jean-Claude Michéa
Flammarion
Champs essais
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Il est d’usage, aujourd’hui, de distinguer un bon libéralisme politique et
culturel – qui se situerait « à gauche » – d’un mauvais libéralisme
économique, qui se situerait « à droite ». En reconstituant la genèse complexe
de cette tradition philosophique, Jean-Claude Michéa montre qu’en réalité,
nous avons essentiellement affaire à deux versions parallèles et
complémentaires du même projet historique : celui de sortir des terribles
guerres civiles idéologiques des XVIe et XVIIe siècles, tout en évitant
simultanément la solution absolutiste proposée par Hobbes. Ce projet
pacificateur a évidemment un prix : il faudra désormais renoncer à toute
définition philosophique de la « vie bonne » et se résigner à l’idée que la
politique est simplement l’art négatif de définir « la moins mauvaise société
possible ». C’est cette volonté d’exclure méthodiquement de l’espace public
toute référence à l’idée de morale (ou de décence) commune – supposée conduire
à un « ordre moral » totalitaire ou au retour des guerres de religion – qui
fonde en dernière instance l’unité du projet libéral, par-delà la diversité de
ses formes, de gauche comme de droite. Tel est le principe de cet « empire du
moindre mal», dans lequel nous sommes tenus de vivre.
culturel – qui se situerait « à gauche » – d’un mauvais libéralisme
économique, qui se situerait « à droite ». En reconstituant la genèse complexe
de cette tradition philosophique, Jean-Claude Michéa montre qu’en réalité,
nous avons essentiellement affaire à deux versions parallèles et
complémentaires du même projet historique : celui de sortir des terribles
guerres civiles idéologiques des XVIe et XVIIe siècles, tout en évitant
simultanément la solution absolutiste proposée par Hobbes. Ce projet
pacificateur a évidemment un prix : il faudra désormais renoncer à toute
définition philosophique de la « vie bonne » et se résigner à l’idée que la
politique est simplement l’art négatif de définir « la moins mauvaise société
possible ». C’est cette volonté d’exclure méthodiquement de l’espace public
toute référence à l’idée de morale (ou de décence) commune – supposée conduire
à un « ordre moral » totalitaire ou au retour des guerres de religion – qui
fonde en dernière instance l’unité du projet libéral, par-delà la diversité de
ses formes, de gauche comme de droite. Tel est le principe de cet « empire du
moindre mal», dans lequel nous sommes tenus de vivre.
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