- EAN13
- 9782072731136
- Éditeur
- Gallimard
- Date de publication
- 08/06/2017
- Collection
- Blanche
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Livre numérique
-
Aide EAN13 : 9782072731136
-
Fichier EPUB, avec DRM Adobe
- Impression
-
Impossible
- Copier/Coller
-
Impossible
- Partage
-
6 appareils
- Lecture audio
-
Impossible
10.99 -
Fichier EPUB, avec DRM Adobe
-
Aide EAN13 : 9782072731143
-
Fichier PDF, avec DRM Adobe
- Impression
-
Impossible
- Copier/Coller
-
Impossible
- Partage
-
6 appareils
- Lecture audio
-
Impossible
10.99 -
Fichier PDF, avec DRM Adobe
Autre version disponible
-
Papier - Gallimard 15,00
"Le lit dans lequel je me réveille n’est pas le mien. Il est bien trop haut,
bien trop droit, trop étroit, avec des pieds en tubes de métal peints en gris,
en ce gris passe-partout, entre gris souris et ciel de novembre, plus clair
que celui des navires de guerre, mais plus foncé que ceux des flanelles à la
mode au temps où ces bateaux se faisaient la guerre. Des gens pensent qu’il
n’y a qu’un seul gris, il y en a des milliers, et de toutes les nuances. Celui
dont je parle est universel : c’est ce gris qui annonce la tristesse, sinon le
malheur, ce gris de garde à vue, des casiers de vestiaires et des tables de
nuit dans les pensionnats, qui pour moi aujourd’hui est celui d’un lieu que je
ne connais pas et sur lequel, ce matin, j’ouvre les yeux. Ce n’est pas celui
d’une infirmerie ni d’un dispensaire. Peut-être est-ce celui d’un hôpital ou
encore d’un asile, j’ai déjà fait trop de séjours dans de tels endroits, ces
endroits étranges où on sent qu’un peu partout traînent des âmes, comme celles
que Gogol appelait des "âmes mortes"."
bien trop droit, trop étroit, avec des pieds en tubes de métal peints en gris,
en ce gris passe-partout, entre gris souris et ciel de novembre, plus clair
que celui des navires de guerre, mais plus foncé que ceux des flanelles à la
mode au temps où ces bateaux se faisaient la guerre. Des gens pensent qu’il
n’y a qu’un seul gris, il y en a des milliers, et de toutes les nuances. Celui
dont je parle est universel : c’est ce gris qui annonce la tristesse, sinon le
malheur, ce gris de garde à vue, des casiers de vestiaires et des tables de
nuit dans les pensionnats, qui pour moi aujourd’hui est celui d’un lieu que je
ne connais pas et sur lequel, ce matin, j’ouvre les yeux. Ce n’est pas celui
d’une infirmerie ni d’un dispensaire. Peut-être est-ce celui d’un hôpital ou
encore d’un asile, j’ai déjà fait trop de séjours dans de tels endroits, ces
endroits étranges où on sent qu’un peu partout traînent des âmes, comme celles
que Gogol appelait des "âmes mortes"."
S'identifier pour envoyer des commentaires.