Léodine l'Africaine

Albert Russo

Ginkgo

  • Conseillé par
    7 février 2012

    Bien!

    Léodine l’Africaine est un roman sur les origines.

    Léodine est une jeune fille dont la mère est belge et le père américain. Elle n’a jamais connu son père, décédé dans un accident d’avion et elle vit avec sa mère et la famille de celle-ci au Congo Belge.

    Elle vit du côté des colons : quartier agréable, école de bonne réputation… et ne se pose pas réellement de questions sur la séparation blancs/noirs. Jusqu’au jour où Jeff, son jeune oncle, lui révèle que son arrière-grand-mère paternelle était une esclave noire. Choquée, elle se sent salie par ce sang « impur » qui coule dans ses veines. Apeurée par le fait qu’elle pourrait être rejetée, elle n’en parle à personne, excepté à Yolande, une camarade de classe métisse elle aussi, dont le père est blanc, la mère noire. Celle-ci vit d’ailleurs dans un cabanon au fond du jardin, pour éviter au père et à Yolande l’humiliation de vivre avec une noire. Cette façon de vivre le métissage et cette amitié plongera Léodine dans une profonde réflexion sur ses origines « qui suis-je ? », « suis-je noire ou blanche ? ».

    C’est alors que Léodine part avec ses parents faire un voyage dans les terres plus reculées du Congo. Là elle découvre la nature et ses beautés, la manière de vivre des différentes communautés. Elle oublie pur quelques temps ses angoisses et profite de ses paysages magnifiques.

    Sur place il retrouve un collègue de son beau-père accompagne d’un ami. Alors qu’il se propose pour garder Léodine et lui faire découvrir le Congo en avion, l’un des deux la viole. J’avoue ne pas avoir compris le pourquoi de cette scène …

    De retour chez elle Léodine garde le secret et retrouve aussitôt les mesquineries de ses camarades de classe qui la chahute méchamment du fait de son amitié avec Yolande et son demi-frère noir, garçon avec lequel elle apprend la sensualité.

    Ce roman est assez déroutant. Le sujet principal est l’Afrique dans ce qu’elle a de fascinant (les paysages, la manière de vivre des communautés, l’état d’esprit des anciens, le métissage), et de repoussant à cette époque ( les colons, le racisme, les préjugés).

    J’ai aimé le personnage de Léodine et sa complexité. Elle se sent salie par ce sang noir qui coule dans ses veines mais éprouve le besoin de se rapprocher de Yolande, jeune fille métissée et noue une relation amoureuse avec le demi-frère de celle-ci, garçon noir. Nul doute que Léodine cherche à se rapprocher de ses origines.

    C’est un roman que je conseille, même si certains passages n’apportent selon moi rien à la réflexion.