Dieu écrit droit sur des lignes courbes

Derrière la fiction – où des personnages au destin tout tracé changent drastiquement de cap - l'auteur, un saint-cyrien, témoigne de son "vécu" sur le terrain des guerres coloniales et de leurs dérives... Iconoclaste et politiquement incorrect autant qu'inénarrable et brillant ! 4e de couverture : « Il est des hommes dont la mutation est telle au cours des ans, qu’il ne reste pratiquement rien de ce qu’ils ont été. » C’est le constat que fait le narrateur, Philippe, à partir d’une photo de famille jaunie où figurent quelques-uns de ses cousins, auréolés d’une jeunesse pleine de promesses. Nous voici plongés dans le vibrant récit de leurs trajectoires respectives, des années Trente à l’après-guerre : Saint- Cyr et ses bizutages, vie militaire aux Colonies : Syrie, Madagascar, Indochine, entre popotes, congaïes, batailles et trahisons. Il dresse avec verve des portraits sans concessions : un prêtre oscillant entre Dieu et le monde, un saint-cyrien rebelle, un médecin dépravé et son jeune rejeton indigène… et bien d’autres figures éloquentes qui se croisent, se découvrent, s’affrontent au cours de vies jonchées d’avatars, où la ligne droite se fait courbe pour épouser les méandres de leurs destinées. Leurs existences pourtant toutes tracées, leurs convictions comme leurs préjugés se dissolvent et se refondent au rythme des idéologies et des soubresauts de l’Histoire qui balaye les tabous et trace des voies nouvelles. L’auteur, Gaston Bonnet de Carnavet – saint-cyrien humaniste épris de culture gréco-latine – participa aux nombreux conflits de notre ancien empire colonial, notamment en Syrie où il fut confronté au drame de cette guerre fratricide entre français, ce qu’il a mis en scène avec Xavier et Renaud, des jumeaux qui finissent par s’entre-tuer. Un voyage passionnant où l’Histoire et un esprit français – empreint de casuistique et d’une grande culture – se donnent un rendez-vous sur fond d’humour, d’exotisme et de nostalgie.