Le châtiment du crime au Moyen Âge, XIIe-XVIe siècles
EAN13
9782753523203
Éditeur
Presses universitaires de Rennes
Date de publication
Collection
Histoire
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Le châtiment du crime au Moyen Âge

XIIe-XVIe siècles

Presses universitaires de Rennes

Histoire

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Où s'achève le délit ? Où commence le crime ? Avant d'appréhender la question
de la criminalité, ce phénomène inhérent à toute société humaine, les
détenteurs de l'autorité, au cours du Moyen Âge, cherchent à qualifier le
crime plus précisément, à partir des données juridiques - coutumières,
canoniques et civiles dont ils disposent. Le crime désigné, des mesures de
prévention tentent de réduire le nombre des criminels potentiels. Grande
confiance est faite à l'éducation, celle des parents, dès la première enfance,
celle des hommes d'Église auprès de leurs ouailles? celle que déploient aux
yeux des citoyens les diverses pénalités publiquement infligées. Des
contraintes policières visent à désarmer les populations et à réduire les
déplacements ou les rassemblements suspects. L'ensemble de cette prévention
comporte toutefois des lacunes liées aux manques de moyens ou aux principes
qui l'inspirent. Quand la prévention a échoué, la justice s'abat sur les
criminels. Une gamme très ouverte de pénalités, privilégiant les peines
corporelles, gradue finement la signification de sanctions, de la simple
compensation d'un dol à la marque d'infamie qui exclut définitivement le
coupable, de la fustigation à la mutilation, voire à la peine capitale. Les
variantes observées dans l'application de ces peines sont motivées par des
considérations philosophiques, religieuses et politiques où entrent des débats
sur l'intention, le niveau de conscience et de responsabilité, de caractère
dangereux et pervers du criminel et même - avant l'ère de la toute puissance
médiatique - des réflexions sur l'aspect scandaleux du crime. Plus l'Etat
s'organise comme le garant de la paix, de l'ordre, du Bien Commun, plus les
pénalités véhiculent un message à la fois politique et théologique. Assimilé
au pécheur, au rebelle contre Dieu, le criminel ne doit pas seulement payer
une dette, il doit demander son pardon, se purger d'une faute majeure contre
la souveraineté du prince et contre son Créateur. De supplices en supplices,
on passe progressivement de la sanction pénale aux notions de punitions et de
châtiment. Selon une telle analyse la réinsertion du criminel paraît
compromise. Elle ne dépend que de la miséricorde salvatrice du prince, don
gratuit qui passe outre les règles purement judiciaires. Démonstrations
cruelles de l'implacable justice et grâces généreuses se conjuguent ainsi pour
faire de l'appareil pénal un instrument de pouvoir absolu.
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