- EAN13
- 9782707332790
- Éditeur
- FeniXX réédition numérique (Les éditions de minuit)
- Date de publication
- 1981
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Construire l'événement : les médias et l'accident de Three Mile Island
Jorge Dana, Eliséo Véron, Antoinette Franc de Ferrière
FeniXX réédition numérique (Les éditions de minuit)
Livre numérique
Si les responsables de la centrale nucléaire de Three Mile Island étaient
parvenus, en empêchant toute fuite d'information au-dehors, à cacher ce qui
s'est passé dans le deuxième réacteur le 28 mars 1979, quelque chose comme la
panne du 28 mars aurait, certes, existé dans l'expérience de quelques initiés,
mais l'événement accident nucléaire de Three Mile Island n'aurait pas eu lieu.
Les événements sociaux ne sont pas des objets, qui se trouveraient tout faits
quelque part dans la réalité, et dont les médias nous feraient connaître,
après coup, les propriétés : ils n'existent que dans l'exacte mesure où ces
médias les façonnent. L'accident qui fait l'objet de cette étude est, on le
verra, l'un des rares où le discours informatif s'est un moment interrogé sur
sa propre légitimité. Car, d'une façon générale, les médias doivent s'en tenir
à une idéologie de la représentation, dont l'axe demeure le principe
d'objectivité : débordant la multiplicité des canaux de transmission, le poids
des invariants du discours finit par produire une unification imaginaire, et
l'événement s'impose dès lors partout dans l'intersubjectivité des acteurs
sociaux. Les médias informatifs sont le lieu où les sociétés industrielles
produisent notre réel. Comment les choses se passent-elles dans les faits ?
C'est à cette question que répond Eliseo Veron, à partir d'une enquête qui
éclaire d'un jour inattendu l'univers de l'information dans lequel on se meut
comme on respire : sans y penser.
parvenus, en empêchant toute fuite d'information au-dehors, à cacher ce qui
s'est passé dans le deuxième réacteur le 28 mars 1979, quelque chose comme la
panne du 28 mars aurait, certes, existé dans l'expérience de quelques initiés,
mais l'événement accident nucléaire de Three Mile Island n'aurait pas eu lieu.
Les événements sociaux ne sont pas des objets, qui se trouveraient tout faits
quelque part dans la réalité, et dont les médias nous feraient connaître,
après coup, les propriétés : ils n'existent que dans l'exacte mesure où ces
médias les façonnent. L'accident qui fait l'objet de cette étude est, on le
verra, l'un des rares où le discours informatif s'est un moment interrogé sur
sa propre légitimité. Car, d'une façon générale, les médias doivent s'en tenir
à une idéologie de la représentation, dont l'axe demeure le principe
d'objectivité : débordant la multiplicité des canaux de transmission, le poids
des invariants du discours finit par produire une unification imaginaire, et
l'événement s'impose dès lors partout dans l'intersubjectivité des acteurs
sociaux. Les médias informatifs sont le lieu où les sociétés industrielles
produisent notre réel. Comment les choses se passent-elles dans les faits ?
C'est à cette question que répond Eliseo Veron, à partir d'une enquête qui
éclaire d'un jour inattendu l'univers de l'information dans lequel on se meut
comme on respire : sans y penser.
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