- EAN13
- 9782600318372
- Éditeur
- Droz
- Date de publication
- 03/11/2015
- Collection
- Les Seuils de la Modernité
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Quand l'esprit vient aux plantes
Botanique sensible et subversion libertine (XVIe-XVIIe siècles)
Dominique Brancher
Droz
Les Seuils de la Modernité
Livre numérique
-
Aide EAN13 : 9782600318372
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« L’arbre gémit, soupire, pleure d’une voix humaine », et Michelet ajoute : «
On croit que c’est le vent, mais c’est souvent les rêves de l’âme végétale ».
Aux XVIe et XVIIe siècles, botanistes, romanciers et philosophes ont eux aussi
rêvé et pensé la plante, en lui conférant un statut moral et ontologique
équivoque. Car, sous leur plume, brouillant les frontières entre flore, faune
et humanité, parfois l’esprit et le désir viennent aux plantes. Dès lors ce
n’est plus seulement la mise en valeur de l’intelligence animale, mais aussi
la promotion d’une pensée et d’une sensibilité végétales qui nourrissent la
critique de l’anthropocentrisme dans l’Europe pré-moderne. Un tel trouble
catégoriel, bien sûr, inquiète et stimule les efforts pour comprendre et
distinguer les différentes sortes de vivants. Mais le problème, philosophique,
est aussi religieux. La revalorisation de l’âme inférieure des plantes se
situe du côté de la dissidence doctrinale, l’être végétal menaçant de
destituer l’homme. Cet essai veut donc montrer que le monde de Flore a été
utilisé pour subvertir le principe d’un étagement clair entre les règnes, au
profit d’une conception plus poreuse des frontières du vivant.,
*[ xix e]: 19e siècle
On croit que c’est le vent, mais c’est souvent les rêves de l’âme végétale ».
Aux XVIe et XVIIe siècles, botanistes, romanciers et philosophes ont eux aussi
rêvé et pensé la plante, en lui conférant un statut moral et ontologique
équivoque. Car, sous leur plume, brouillant les frontières entre flore, faune
et humanité, parfois l’esprit et le désir viennent aux plantes. Dès lors ce
n’est plus seulement la mise en valeur de l’intelligence animale, mais aussi
la promotion d’une pensée et d’une sensibilité végétales qui nourrissent la
critique de l’anthropocentrisme dans l’Europe pré-moderne. Un tel trouble
catégoriel, bien sûr, inquiète et stimule les efforts pour comprendre et
distinguer les différentes sortes de vivants. Mais le problème, philosophique,
est aussi religieux. La revalorisation de l’âme inférieure des plantes se
situe du côté de la dissidence doctrinale, l’être végétal menaçant de
destituer l’homme. Cet essai veut donc montrer que le monde de Flore a été
utilisé pour subvertir le principe d’un étagement clair entre les règnes, au
profit d’une conception plus poreuse des frontières du vivant.,
*[ xix e]: 19e siècle
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