- EAN13
- 9782307032243
- Éditeur
- FeniXX réédition numérique (Presses de l'Institut d'études politiques de Toulouse)
- Date de publication
- 1987
- Collection
- Publications de l'Institut d'études politiques de Toulouse
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Démocratie libérale et puissance impériale : le dilemme américain
Jean-Marie Crouzatier
FeniXX réédition numérique (Presses de l'Institut d'études politiques de Toulouse)
Publications de l'Institut d'études politiques de Toulouse
Livre numérique
Un régime démocratique peut-il avoir une politique étrangère ? La question de
Tocqueville trouve une résonnance particulière dans l’expérience américaine.
D’une part, l’idéologie américaine fondée sur des valeurs mondialistes et
égalitaires s’emploie à remplacer le recours à la force, la désignation de
l’ennemi, les relations conflictuelles, par des valeurs marchandes où dominent
les concepts d’égalité, de libre-échange et de sécurité. Et lorsque la force
américaine intervient, à la Grenade ou en Libye, ce sont ces mêmes valeurs que
les États-Unis revendiquent pour justifier leur action coercitive. D’autre
part, et surtout, la constitution américaine accorde une importance singulière
aux « freins et contrepoids », aux obstacles qui s’opposent au développement
du pouvoir de l’État. Détenteur d’une autorité, l’État est considéré aux
États-Unis comme un mal nécessaire. Tout est fait pour limiter son pouvoir, et
la première réaction de l’opinion lorsque survient un élément perturbateur du
« Rêve Américain » (Vietnam, Watergate) est de se demander s’il ne
conviendrait pas de renforcer encore les mécanismes de contrôle. Ayant le plus
profité du développement de l’État au XXe siècle, le Président, devenu
prépondérant dans le domaine diplomatique et militaire, est la cible des
groupes de pression et du Congrès qui tentent de limiter ses prérogatives, ou
de les utiliser à leur profit. Le contrôle du Congrès permet-il l’élaboration
et la mise en œuvre d’une politique étrangère constante ? Il faut répondre par
la négative. Tels sont les éléments du dilemme américain.
Tocqueville trouve une résonnance particulière dans l’expérience américaine.
D’une part, l’idéologie américaine fondée sur des valeurs mondialistes et
égalitaires s’emploie à remplacer le recours à la force, la désignation de
l’ennemi, les relations conflictuelles, par des valeurs marchandes où dominent
les concepts d’égalité, de libre-échange et de sécurité. Et lorsque la force
américaine intervient, à la Grenade ou en Libye, ce sont ces mêmes valeurs que
les États-Unis revendiquent pour justifier leur action coercitive. D’autre
part, et surtout, la constitution américaine accorde une importance singulière
aux « freins et contrepoids », aux obstacles qui s’opposent au développement
du pouvoir de l’État. Détenteur d’une autorité, l’État est considéré aux
États-Unis comme un mal nécessaire. Tout est fait pour limiter son pouvoir, et
la première réaction de l’opinion lorsque survient un élément perturbateur du
« Rêve Américain » (Vietnam, Watergate) est de se demander s’il ne
conviendrait pas de renforcer encore les mécanismes de contrôle. Ayant le plus
profité du développement de l’État au XXe siècle, le Président, devenu
prépondérant dans le domaine diplomatique et militaire, est la cible des
groupes de pression et du Congrès qui tentent de limiter ses prérogatives, ou
de les utiliser à leur profit. Le contrôle du Congrès permet-il l’élaboration
et la mise en œuvre d’une politique étrangère constante ? Il faut répondre par
la négative. Tels sont les éléments du dilemme américain.
S'identifier pour envoyer des commentaires.