Éditions de L'Olivier

20,30
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21 juillet 2010

Ce roman est sans aucun doute le plus beau roman que j'ai lu sur la paternité car c'est bien son thème central. Le narrateur, Paul, et ses enfants Manon et Clément déménagent pour s'installer à Saint-Malo, ville où Paul a grandi, dans l'espoir de cicatriser un peu la plaie béante apparue après le départ inexpliqué- mais pas inexpliquable- de la maman.

On ne peut pas dire que ce roman regorge d'action. C'est surtout une ode aux pères. Car on en croise des pères: Paul qui se bat contre vents et marées pour protéger ses enfants tout en sachant que quoiqu'il fasse, il ne peut empêcher la souffrance que provoque le départ ou la mort d'une maman; le papa qui décide de jouer le tout pour le tout et kidnappe son fils pour passer quelques jours avec lui en sachant qu'ainsi, il se condamne; celui qui se réjouit de devenir enfin père mais si l'enfant n'est pas de lui. En fait, le seul pendant négatif est le beau-père de Paul qui semble se fiche de sa fille disparue comme de ses petits-enfants. Mais Olivier Adam n'enjolive pas les hommes. En lisant Des Vents Contraires, on se pose des questions (vaut-il mieux, pour des enfants, penser que leur mère les a abandonnés ou qu'elle est morte? Et quand on n'est pas croyant, doit-on dire à l'enfant qu'on pense qu'après la mort, il n'y a plus rien, lui ôtant ainsi un espoir qui pourrait être leur béquille), on pleure (enfin moi) et on s'émerveille devant la beauté des mots. Les phrases sont ciselées comme des bijoux

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20 juillet 2010

Margaux dessine et décrit la vie d'une jeune femme, en couple avec un enfant. Cette femme un peu frapadingue, c'est vous et moi. Vous vous reconnaîtrez forcément dans certaines pages et même si l'humour ne vole pas toujours très haut, j'ai vraiment pleuré de rire en le lisant (mon mari qui me regardait, hébété, pourrait en témoigner).

Cette BD circule en ce moment parmi mes copines. Par contre, attention aux petites mains qui pourraient être attirées par ces illustrations très fifilles. Je précise que mon chéri l'a lu aussi en entier, donc ça a dû lui plaire même si c'est vraiment très féminin.

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13 juillet 2010

C'est en fait un roman assez triste racontant l'histoire d'une famille rendue malheureuse par l'incapacité d'un père à montrer son amour à ses enfants. Ca commence comme une farce: un psychologue et un psychiatre s'associent pour tester sur une vingtaine de patients les vertus thérapeutiques d'une plante. Ils espèrent qu'elle permettra à des gens pessismistes de voir la vie en rose.

Mais si au début, tout semble aller pour le mieux, c'est le pire qui va se produire. Nous suivons ensuite la famille du psychologue, le docteur Friedrich, qui va vivre dans la peur et le secret, avec les répercussions forcément néfastes que cela aura sur les enfants et surtout sur le petit dernier, celui à qui on a longtemps caché les choses. J'ai aimé les personnages de ce roman, les liens qui les unissent. J'ai souri au début car les premières pages semblent légères. Quand le drame survient, c'est la surprise. J'ai ensuite été touchée par les personnages qui ne parviennent pas à être heureux. Par contre, j'ai été frustrée car de nombreuses énigmes restent sans réponse quand on referme le roman: pourquoi tout cela a-t'il mal tourné? Que devient vraiment le fils à la fin? Et s'il va, comme je l'ai pensé, rencontrer celui qui a tout fait chavirer, pourquoi ne pas nous raconter cette rencontre qui devrait être le point culminant du roman?

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13 juillet 2010

J'ai suivi avec plaisir les aventures d'Eléonore, une dizaine d'années, envoyée à Paris par son père qui s'inquiète de son attirance pour le piston de son frère (euh, n'y voyez aucune allusion déplacée). Jouer du piston quand on est une fille, ça ne fait pas.

C'est oublier que parfois, l'appel de la musique est plus fort que les conventions et si pour s'en approcher, Eléonore doit se déguiser en garçon, elle le fera. Dans le tourbillon de sa vie engagée, on assiste aux évènements de la Commune qui soulignent l'importance des femmes et à la naissance de la tour Eiffel. On rencontre l'inventeur du saxophone, M. Sax et on suit les amours non conventionnelles d'Eléonore. Le portrait de cette fille qui refuse de rentrer dans un moule et qui vit au rythme de la musique et de son évolution avec l'introduction du saxophone mais aussi de nouveaux rythmes venus d'Amérique m'a ravie et j'ai hâte de découvrir le deuxième tome paru en octobre 2008. Rencontrer des gens connus fait aussi partie du plaisir de ce roman et se dire qu'on retrouvera les héroïnes dans le tome suivant est réjouissant.

Clés pour l'affaire Colonna

L'Harmattan

21,50
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10 juillet 2010

Le roman sur l'affaire Colonna

Ghjuvianni Stephagese est un berger qui vit en Saveria. Ancien militant du groupe nationaliste, il s'est assagi depuis la naissance de son fils. Fils d'un ex-membre influent des cabinets ministériels socialistes qui a choisi de quitter son île natale pour le continent, il a fait le voyage inverse et est revenu vivre sur son île, arrêtant ses études pour devenir berger. Mais quand le Gouverneur est assassiné, c'est lui qui va se retrouver au coeur de la tourmente.

Toute ressemblance avec l'affaire Colonna n'est bien sûr pas fortuite. Roland Laurette, qui connaît la famille Colonna, s'est méticuleusement documenté pour écrire ce roman, courageusement publié par les éditions L'Harmattan. Le roman se divise en deux parties. Nous faisons d'abord la connaissance de ce berger atypique, qui aime le silence et la solitude (un peu comme moi en fait), ce qui n'en fait pas un ours mal léché pour autant et que j'ai, au contraire, trouvé très attachant. La seconde partie du roman nous décrit l'étau qui se resserre et nous livre les détails de l'enquête, pour finir bien sûr par la condamnation de Stephagèse. J'ai ouvert ce roman en me disant que j'avais beau avoir mon point de vue sur cette affaire, je lirai ce livre comme une fiction. Et puis, après tout, pourquoi ne pas entendre une autre version des faits? Je suis vite tombée sous le charme de la plume de Roland Laurette et surtout de ce personnage qu'est Stephagese (car il reste pour moi, un héros littéraire). Le chapitre X, où il part à la recherche de ses chèvres, est mon chapitre préféré. Je l'ai lu avec émotion parce que je l'ai trouvé très beau. Quand je suis arrivée à la deuxième partie, je ne pouvais plus faire semblant d'avoir affaire à une fiction et si je reste très dubitative sur un aspect de la défense (le père se laissant influencer par la police pour qu'il change son témoignage), je n'ai pu qu'être convaincue par le fait que les deux témoins non seulement ne reconnaissent pas l'accusé, mais le disculpent. J'ai bêtement versé une larme à l'énoncé d'un verdict que je connaissais déjà et là, Colonna était redevenu Stephagese pour moi, ce magnifique héros pris au piège qui demande aux siens de ne pas pleurer devant "ces gens-là". J'ai refermé ce livre il y a plus de deux semaines mais il ne m'a pas quittée. Je ne pense pas être très influençable et pourtant... Je ne peux que remercier Roland Laurette pour m'avoir proposé de choisir l'un de ses livres et me l'avoir offert, accompagné d'une gentille dédicace. Il a travaillé avec acharnement et rage sans doute pour donner sa vérité, ce qui ne lui a pas valu que des compliments. J'ai un peu de mal à comprendre que les proches d'Yvan Colonna se soient retournés contre ce chant d'amour à un homme, à son île et à la justice (voir ici). Qu'il ait raison ou tort, on ne peut lui reprocher de se battre pour ce qu'il croit être juste.