Louise Erdrich célèbre le pouvoir des mots, le pouvoir des livres
Tookie, une Amérindienne a été embauchée dans une petite librairie indépendante de Minneapolis. Sortie de prison, elle s’épanouit dans son travail. Mais, Flora, une lectrice fidèle décède, et cela va, en quelque sorte hanter la librairie. Tookie, tente alors d’oublier Flora. Au même moment, Georges Floyd est assassiné en pleine rue, Minneapolis s’embrase. Et le monde s’arrête à cause du Covid. Louise Erdrich célèbre le pouvoir des mots, le pouvoir des livres, la littérature et les lieux uniques que sont les librairies.
Heureusement, la nature reprend ses droits.
Entrelaçant l'histoire du monde et une histoire de famille, Serge Joncour nous relate ce mois de Mars 2020 où le quotidien d’une famille va basculer. Vanessa, Caroline , Agathe, le mari de celle-ci et ses enfants se réfugient aux Bertranges, chez le frère, Alexandre, un agriculteur fidèle à la tradition de son métier qui tend dangereusement à disparaître. Alexandre est rassurant. Entre les règlements de compte, l’épidémie qui fait peur et les amours retrouvés, la famille va vivre un huis clos d’une rare intensité. Heureusement, la nature reprend ses droits.
Ce roman a tout pour plaire.
Habitant la même ville, des familles sont liées par les petits hasards de la vie : suivons Irène et Georges, basculons sur une autre famille, puis sur les enfants... découvrons Arlène dont l’ambition est de devenir femme ingénieur atomique, Thomas qui aspire à être saint Cyrien, et Thomas et Marie les jumeaux. Le roman aborde plusieurs thèmes, le nucléaire, la place des femmes dans la société, leurs études, moment charnière où elles commencent à avoir accès à plus de liberté. Roman d’un siècle qui a connu les guerres, la prise de conscience du rôle des femmes dans la société, l'élévation des gens modestes. Ce roman a tout pour plaire.
Un roman social dur
Sorj Chalandon nous emmène sur une île, en Bretagne, en 1932, dans la colonie pénitentiaire pour enfants, que les journalistes appelaient à juste titre un bagne. Août 1934, 56 enfants arrivent à s'enfuir ; tous seront repris sauf un, Jules Bonneau, dit La Teigne, 18 ans.
Lorsqu'on se plonge dans un roman de Sorj Chalandon, on sait que l'on ne lira pas un feel-good mais plutôt un roman social, dur comme peut l'être la vie parfois, dont les personnages sont souvent broyés par L’Histoire avec des mots forts et justes choisis par cet auteur confirmé.
Et finalement, malgré un père absent physiquement, il est bien au centre de la famille : quel comportement a-t-il eu avec chacun dans l’enfance ?
Antoine, Claire et Paul forment une fratrie qui vient de perdre leur père. Ils ont toujours eu un peu de mal à se comprendre, mais en ce jour, ils tentent malgré tout de rester unis, pour leur mère. Ce livre est construit sur une alternance de point de vue de chacun d’entre eux : le cadet est en boucle sur son grand frère, le pourri, l’égoïste, la sœur, elle, vient apaiser les tensions, tout en avouant que son couple se délite. Roman sur les relations paternelles, maternelles et fraternelles. Et finalement, malgré un père absent physiquement, il est bien au centre de la famille : quel comportement a-t-il eu avec chacun dans l’enfance ?