Les armes du printemps arabe

La zone arabe est dans l'œil du cyclone depuis les premières manifestations à Tunis, Bahrein, le Caire ou Damas. La révolution, la contre révolution, la répression, les combats, les menaces extérieures, les guerres civiles conduisent à une course à l'armement de tous côtés. Trois ans après le début de ce qu'on appelle le « Printemps arabe », un état des lieux des armées officielles et des forces armées rebelles en présence s'impose. Mais les armes que brandissent les révolutionnaires ne se limitent pas à celles produites dans les manufactures du monde. Elles sont dans les cœurs où un mélange de détermination, d'exaspération, de haine, de naïveté, d'idéologie plus ou moins digérée fermente dangereusement.
Dans une géopolitique fracturée, la querelle plus que millénaire entre les deux branches de l'Islam - chiisme et sunnisme – alimente ce marché des armes, d'autant que les plus extrémistes du sunnisme sont en train de confisquer les révolutions et alimenter, ce faisant cette belligérance intra musulmane. Et si cette agitation voit un terme par des sécessions, des morcellements au sein des pays arabes, la création d'une nation kurde, la constitution d'un réduit alaouite ou le repli chrétien dans la montagne libanaise, ne peuvent qu'exacerber les clivages et les antagonismes. Et le renforcement des arsenaux.