Changer ? Moi jamais, Psychologie du changemet
Format
Broché
EAN13
9782809800173
ISBN
978-2-8098-0017-3
Éditeur
Archipel
Date de publication
Collection
Archipsy
Nombre de pages
216
Dimensions
10 x 10 x 2 cm
Poids
100 g
Langue
français
Code dewey
150
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Changer ? Moi jamais

Psychologie du changemet

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Archipsy

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Collection « Archipsy »
dirigée par Roseline Davido
ARCHIPSY@minitel.net

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eISBN 978-2-8098-1076-9

Copyright © L'Archipel, 2008.

À mes parents

Avant-propos

Aucun psy ne peut soutenir qu'il n'a pas changé.

J'ai changé maintes fois et dans tous les domaines. Ma route a croisé celle de nombreuses personnes. Ces échanges, ces relations, ces contacts m'ont appris à savoir qui j'étais et m'ont permis de continuer à me découvrir.

Et puis, un jour d'octobre, une rencontre a transform é ma vie... Celle qui m'a confirmé que le plus beau changement est celui qu'on réalise en accord avec soi, dans un grand élan de construction et d'évolution.

Tous les jours, je continue à prendre conscience de moi, à m'écouter au contact d'enfants, de femmes et d'hommes. Chaque matin, je sais que je vais vivre une nouvelle journée, imprévisible, qui me réserve la possibilit é de changer.

Dans ce livre, de nombreux exemples cliniques montreront et démontreront que le désir de changer l'autre est un mouvement normal de réalisation et d'affirmation de soi. Un mouvement qu'il convient de reconna ître et de comprendre si l'on veut en faire un atout, pour l'autre et pour soi.

La première partie tentera d'expliquer pourquoi un sujet n'est jamais totalement individualisé. Une identité commence à se construire dès la naissance et évolue au sein d'un environnement parental. Durant toute la vie, cette identité est malmenée, contrainte à des adaptations, à des évolutions. Elle reste inachevée. Nous verrons pourquoi la construction de notre identité nécessite le contact avec un autre, qui agit toujours comme un révélateur.

La deuxième partie abordera les aspects psychologiques du changement. Qui est cet autre qui s'autorise à vouloir nous changer ? Peut-il vraiment le faire et dans quelle mesure sommes-nous prêts à l'accepter ?

La troisième partie, enfin, permettra d'identifier les freins au changement et d'envisager les clés d'une altérit é constructive.

Introduction

« Je veux changer ! »

Qui n'a pas entendu un ami, un parent, dire d'un tiers « Il va changer ! » ou encore « Il faut qu'elle change ! », quand ce n'est pas « Je vais le changer ! » ? Il y a même une émission de télé-réalité qui s'intitule « Il faut que ça change ! »

Changer, transformer, muter, métamorphoser... Autant de termes synonymes que nous employons couramment, dans des expressions multiples, comme si le changement était une dynamique naturelle de notre vie.

C'est pourtant une démarche singulière. Elle n'a pas manqué d'aiguiser la réflexion des philosophes. Au IVe siècle av. J.-C., Aristote évoquait déjà la genesis, le passage du non-être à l'être – rien de moins que la naissance. Il considérait que chaque individu est capable d'avoir une connaissance directe de ce qu'il est, de manière intellectuelle ou intuitive (c'est-à-dire à travers ses ressentis), pour évoluer vers son accomplissement.

Le changement intéresse également le monde scientifique. De la physique – avec le célèbre principe de Lavoisier : « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme » – à la biologie cellulaire, qui nous apprend que toute cellule, au cours de son évolution et jusqu'à son développement complet, subit des changements et des variations. Les scientifiques parlent plus volontiers de « transformation » et de « métamorphose », réservant le terme de « changement » aux mutations provoqu ées par un facteur extérieur.

À l'époque des Lumières, des philosophes et des scientifiques, comme Leibniz et Buffon, étudient l'influence de l'environnement sur les changements des espèces et des individus. Cette théorie, le transformisme, donnera naissance au darwinisme, en opposition à la théorie du fixisme, qui n'entend aucun changement, aucune variation de l'espèce par des éléments extérieurs.

Transformer, c'est se former « au-delà », donner une autre forme que la forme initiale, en bien ou en mal.

La littérature aussi s'est inspirée et emparée du thème de la transformation. Dans ses Métamorphoses, Ovide relate la vie des dieux grecs et leurs transformations à travers la mythologie. La muse Daphné se voulait libre. Elle demanda à son père de la transformer en laurier afin d'échapper aux ardeurs d'Apollon1. En perdant son caractère humain, Daphné refuse de vivre ce qu'elle souhaitait pourtant incarner : la liberté. Elle fait le choix de la métamorphose plutôt que celui de son accomplissement personnel. Ce mythe a-t-il encore sens dans notre monde contemporain ?

Plusieurs siècles plus tard, Kafka fait le récit d'une mutation subie. Il relate l'histoire du jeune Gregor Samsa, qui endure une vie pénible, stressante2. Un matin, il se réveille et constate avec effroi qu'il s'est transformé en un insecte immonde. Gregor, qui ne s'inscrivait plus dans la norme, pensait se libérer ainsi d'une vie insatisfaisante. Il en mourra, au grand soulagement de sa famille horrifiée, le jour où il finira par assumer cette mutation. Ce roman est une allégorie de la difficulté à s'affirmer.

Le cabinet d'un psy est un lieu où se joue et s'opère le changement.

C'est le cas pour Stéphanie, 19 ans, qui vit de manière très violente les transformations de son propre corps. « Je n'ai pas demandé à grandir, je n'ai pas demandé ce corps, je veux rester une enfant... », rapporte-t-elle avec beaucoup de souffrance. Personne, dans ses amis, dans sa famille, n'entend les tourments de cette jolie jeune femme qui fait tout pour ne pas changer, jusqu'à faire souffrir ce corps contre lequel elle lutte.

C'est aussi le cas de Marie, 42 ans, inquiète pour l'un de ses fils. Elle formule des vœux pour qu'il mûrisse, qu'il sorte de la délinquance et qu'il compose avec cet avenir qu'elle désire, qu'elle projette pour lui.

Ou encore Clotilde, 32 ans, enceinte, qui souhaiterait que son mari soit plus présent à la maison, délaisse ses copains du club de foot et rentre plus tôt du travail. Elle aimerait simplement être convaincue qu'il reste celui qu'elle a aimé, et qu'il deviendra un bon père.

Comment expliquer qu'un jour celui ou celle sur qui nous portions un regard d'amour, celui ou celle qui semblait convenir à notre idéal tant recherché devienne celui ou celle que nous voulons changer, qui doit changer, qu'il va falloir changer ?

Le désir de changement n'est pas spécifique à la relation amoureuse, même si c'est dans ce domaine qu'il semble le plus vif, le plus impératif et le plus nécessaire pour la survie du couple. Ce désir apparaît comme si, finalement, nous constations soudain que l'autre, quand ce n'est pas nous-même, n'est pas totalement « abouti ». Le désir de changer l'autre émerge alors de façon quasi immédiate : « Je dois participer à son changement salutaire, je dois être acteur de son changement. »

Un nouveau patient sonne à notre porte : une rencontre, des mots, l'expression d'un mal-être plus ou moins défini, mais surtout un espoir, un désir, une demande formulés parfois en ces termes lourds de sens : « Je veux changer ! Je veux que vous me changiez ! »

À force d'entendre cette phrase, j'ai été saisi.

La psychanalyse s'est depuis longtemps interrogée sur les changements. Freud a d'ailleurs introduit la théorie du changement à travers la célèbre formule : « Wo Es war, soll Ich werden », que dans un premier temps il peut être acceptable de traduire par « Je dois devenir ce que j'étais3 ».

Le psychanalyste tr...
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