Lettres sur les quatre saisons, l'ombre des arbres dans l'eau, un cyprès, une dame rousse, et les sorciers

Il compte sans doute parmi les écrivains les plus complexes et les plus étonnants de son siècle. Bien trop tôt disparu (1619-1655), intellectuel d’envergure, radicalement sceptique et d’un antidogmatisme ravageur, dont la licence sexuelle et le libre exercice de l’esprit le rangent
au rang des grands libertins (au sens où l’entend le Grand Siècle), Savinien Cyrano de Bergerac fut un auteur non ignoré de son temps, dont Nicolas Boileau dans son Art poétique n’a pas manqué de souligner la burlesque audace. Il est encore aujourd’hui connu pour ses deux récits de voyages imaginaires vers la lune et vers le soleil : L’Autre Monde. Mais dans l’ombre de ces deux récits combien peut être oublié le reste de cette œuvre, et notamment ces Lettres, ces petites merveilles de poèmes en prose d’une élégance époustouflante, à la fois exercices de style et prouesses d’écriture baroque.