Format
Broché
EAN13
9782953191769
ISBN
978-2-9531917-6-9
Éditeur
De la merci
Date de publication
Collection
CLASSIQUES
Nombre de pages
424
Dimensions
18 x 12,5 x 3 cm
Poids
405 g
Langue
français
Langue d'origine
catalan, valencien
Code dewey
241.6
Fiches UNIMARC
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Le chrétien

De

Traduit par

Préface de

De la merci

Classiques

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EXTRAIT 2 DU TEXTE :
354. La lettre d’un curé friand à son médecin.

« Sachez, seigneur, que je ne suis pas en bonne santé. Je ne peux presque rien avaler, j’ai perdu l’appétit. Je vous détaille mon mode de vie. Le croyez-vous favorable à la préservation de ma santé ?
Le matin, au lever, je mange un morceau de fougasse chaude, accompagné d’une tasse de vin cuit, ou de vin grec. Au déjeuner, je mange toujours du pain à base de fleur de farine. Je varie les viandes selon les saisons. En été, je consomme plutôt de jeunes coqs préparés de diverses manières, à la broche, à l’eau de rose, au pot avec de la sauce au verjus, en croûte ; des chevreaux, des veaux de lait, des moutons de l’année, des perdreaux. En hiver : de grosses poules, des poules pleines, des chapons gras, des moutons d’élevage, des perdrix, des pigeonneaux et des cailles. En automne : de grosses grives, des pigeons, des foulques et de la chair de gibier, des cerfs, des chevreuils, du bouquetin, des lièvres et des lapins. Au printemps : des paons, des faisans, des grues et des oies venues au temps pascal.
Je n’utilise que des sauces épaisses et bouillies, ou la sauce de paon, de lait de chèvre et la moitié d’un rôt mélangé à du girofle et du gingembre vert. En fin de table : des flans, des galettes fromagères, du fromage frit au beurre ou fondu au feu, recouvert de sucre, sur des tartines de pain grillé. Quant au poisson, je le consomme avec des gousses et en tranches, frit, à la casserole, au gril, en croûte. Si je mange quelque chose à la cuillère, ce sera de la genesté, du manger noiseté, du pignonné, ou du coriandré, du riz au sucre et au lait d’amandes. Puis je passe aux fruits secs.
Enfin, je prends de la dragée pour réprimer les vapeurs, conforter l’estomac, expulser les ventosités. Après la table, j’use encore de dragée pour me donner une bonne haleine.
Quant au vin blanc, je bois plutôt du grec l’été ; et l’hiver du vin cuit, du moscatel, du malvoisie, du vin de Tribbiano, du vin corse, du vin de Candie, du vernaccia ; enfin, de la clairette avec des oublies ou du vin miellé aux épices. Je veux toutefois que les oublies soient cuites avec du sucre, pulpeuses, un peu épaisses. Je ne peux pas boire de rouges de pays. Je bois donc l’été, du vin calabrais de Santo Noceto, de Tropea et de Tiriolo, du picpoul de Majorque, de la roussette ou de la clairette d’Avignon. L’hiver, je consomme du vin de Madrid, de Castille, des vins fins espagnols, du vin de Gascogne ou du monastrel de l’Ampourdan.
Aux collations, je prends de mes électuaires divers, selon la saison, des hydromels sucrés, pour rafraîchir le foie. Parfois, des manus christi, du gâteau éponge et de la confiture indienne fine avec un peu de gingembre confit, pour bien digérer. Pour rafraîchir les veines, quand je sens qu’il fait chaud, j’use de quelques sirops, sirops à l’eau ou à la violette. Au dîner, je bois du vin de Beaune ou de Saint-Pourçain.
(...)
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