- EAN13
- 9782818017036
- Éditeur
- P.O.L.
- Date de publication
- 16/10/2015
- Collection
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- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
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– Dites-moi au moins l'argument de la querelle. – Oh! il est si simple qu'il
paraît pauvre face à tant de points de vue qui aménagent plus ou moins une
dilution du cinéma dans l'art contemporain, et son histoire à l'intérieur de
l'histoire de l'art. La projection vécue d'un film en salle, dans le noir, le
temps prescrit d'une séance plus ou moins collective, est devenue et reste la
condition d'une expérience unique de perception et de mémoire, définissant son
spectateur et que toute situation autre de vision altère plus ou moins. Et
cela seul vaut d'être appelé cinéma. – Vous ne suggérez tout de même pas une
primauté de l'expérience du spectateur de cinéma sur les expériences multiples
du visiteur-spectateur des images en mouvement de l'art dont on tend à le
rapprocher ? – Évidemment non. Il s'agit simplement de marquer qu'en dépit des
passages opérant de l'une aux autres et inversement, ce sont là deux
expériences trop différentes pour qu'on accepte de les voir confondues. On
n'oblige personne à se satisfaire de la vision bloquée de la salle de cinéma.
Ce désert de Cameraland, disait Smithson, ce coma permanent. On peut préférer
la flânerie, la liberté du corps et de l'esprit, la méditation libre, l'éclair
de l'idée. On peut aussi, comme Beckett, se sentir mieux assis que debout et
couché qu'assis. Simplement, chaque fois cela n'est pas pareil, on ne sent ni
on ne pense vraiment les mêmes choses. Bref, ce n'est pas le même corps. D'où
la nécessité de marquer des pôles opposés pour mieux saisir tant de positions
intermédaires. Les essais rassemblés dans ce livre, écrits entre 1999 et 2012,
évoquent parmi d'autres les artistes et cinéastes Eija-Liisa Ahtila, Chantal
Akerman, Zoe Beloff, James Benning, Dara Birnbaum, Jean-LLouis Boissier, Janet
Cardiff et George Bures Miler, Hans Castorf, David Claerbout, James Coleman,
Pedro Costa, Harun Farocki, Masaki Fujihata, Yervant Gianikian et Angela Ricci
Lucchi, Douglas Gordon, Pierre-Marie Goulet, Philippe Grandrieux, Gary Hill,
Alfredo Jaar, Ken Jacobs, Rinko Kawauchi, Thierry Kuntzel, Fritz Lang, Chris
Marker, Cildo Meireles, Jonas Mekas, Avi Mograbi, Antoni Muntadas, Max Ophuls,
Tony Oursler, Pipilotti Rist, Doug Aitken, Tania Ruiz Gutiérrez, Sarkis,
Shelly Silver, Robert Smithson, Michael Snow, Beat Streuli, Sam Taylor-Wood,
Eulalia Valldosera, Danielle Vallet Kleiner, Agnès Varda, Bill Viola, Jeff
Wall et Apichatpong Weerasethakul.
*[XVIIIe]: 18e siècle
*[ xix e]: 19e siècle
paraît pauvre face à tant de points de vue qui aménagent plus ou moins une
dilution du cinéma dans l'art contemporain, et son histoire à l'intérieur de
l'histoire de l'art. La projection vécue d'un film en salle, dans le noir, le
temps prescrit d'une séance plus ou moins collective, est devenue et reste la
condition d'une expérience unique de perception et de mémoire, définissant son
spectateur et que toute situation autre de vision altère plus ou moins. Et
cela seul vaut d'être appelé cinéma. – Vous ne suggérez tout de même pas une
primauté de l'expérience du spectateur de cinéma sur les expériences multiples
du visiteur-spectateur des images en mouvement de l'art dont on tend à le
rapprocher ? – Évidemment non. Il s'agit simplement de marquer qu'en dépit des
passages opérant de l'une aux autres et inversement, ce sont là deux
expériences trop différentes pour qu'on accepte de les voir confondues. On
n'oblige personne à se satisfaire de la vision bloquée de la salle de cinéma.
Ce désert de Cameraland, disait Smithson, ce coma permanent. On peut préférer
la flânerie, la liberté du corps et de l'esprit, la méditation libre, l'éclair
de l'idée. On peut aussi, comme Beckett, se sentir mieux assis que debout et
couché qu'assis. Simplement, chaque fois cela n'est pas pareil, on ne sent ni
on ne pense vraiment les mêmes choses. Bref, ce n'est pas le même corps. D'où
la nécessité de marquer des pôles opposés pour mieux saisir tant de positions
intermédaires. Les essais rassemblés dans ce livre, écrits entre 1999 et 2012,
évoquent parmi d'autres les artistes et cinéastes Eija-Liisa Ahtila, Chantal
Akerman, Zoe Beloff, James Benning, Dara Birnbaum, Jean-LLouis Boissier, Janet
Cardiff et George Bures Miler, Hans Castorf, David Claerbout, James Coleman,
Pedro Costa, Harun Farocki, Masaki Fujihata, Yervant Gianikian et Angela Ricci
Lucchi, Douglas Gordon, Pierre-Marie Goulet, Philippe Grandrieux, Gary Hill,
Alfredo Jaar, Ken Jacobs, Rinko Kawauchi, Thierry Kuntzel, Fritz Lang, Chris
Marker, Cildo Meireles, Jonas Mekas, Avi Mograbi, Antoni Muntadas, Max Ophuls,
Tony Oursler, Pipilotti Rist, Doug Aitken, Tania Ruiz Gutiérrez, Sarkis,
Shelly Silver, Robert Smithson, Michael Snow, Beat Streuli, Sam Taylor-Wood,
Eulalia Valldosera, Danielle Vallet Kleiner, Agnès Varda, Bill Viola, Jeff
Wall et Apichatpong Weerasethakul.
*[XVIIIe]: 18e siècle
*[ xix e]: 19e siècle
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