Le Cri du public, Culture populaire, presse et chanson dialectale au pays de Liège (XVIIIe-XIXe siècles)
EAN13
9782390010500
Éditeur
Le Cri
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Le Cri du public

Culture populaire, presse et chanson dialectale au pays de Liège (XVIIIe-XIXe siècles)

Le Cri

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782390010500
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  • Aide EAN13 : 9782871067672
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L'évolution de la société liégeoise aux 18e et 19e siècles

Que peuvent nous apprendre les prédictions de l’Almanach de Mathieu Laensbergh
en matière d’éveil aux idées des Lumières, au XVIIIe siècle ? Quel changement
de mentalité à l’égard des pratiques magico-religieuses laissent entrevoir les
commentaires du livret de pèlerinage à Saint-Hubert en Ardenne ? Comment les
mémoires rédigés à l’occasion de procès opposant des communautés rurales aux
autorités manifestent-ils le progrès du rationalisme critique, à travers un
lexique où le bourgeois sensible côtoie l’aristocrate
éclairé ?
C’est à de telles questions que tâche de répondre le présent ouvrage, à partir
d’une documentation associant littérature « populaire », journaux, catalogues
de libraires, chansons, etc. La communication orale y trouve une place
importante, notamment quand elle se fait dialectale. La diffusion de valeurs
et d’interrogations communes s’opère aussi par le théâtre, où drames sérieux,
vaudevilles et opéras-comiques – nous sommes au pays de Grétry – composent un
véritable « paysage culturel ».
La question des changements qui travaillent la société liégeoise à la veille
de la Révolution traverse ainsi un livre où cette dernière s’annonce dans la
vigueur avec laquelle les classes populaires verviétoises, à travers la
chanson, combattent l’ancien régime. Une figure d’exception dominera
l’événement : Nicolas Bassenge, dont la célébration patriotique dessine le
charisme en évolution, à mesure que se développe l’aspiration à une société
pacifiée.
La même exigence de conciliation et de pragmatisme se lira dans le traitement
accordé au dialecte wallon sous un régime français moins jacobin qu’on ne l’a
parfois dit.
La question de la continuité et de la rupture se pose également dans le
catalogue de la lecture qu’offre à Liège le passage de la fin du XVIIIe siècle
à l’époque romantique. Quelles nouveautés foncières se font jour à côté d’une
tradition persistante du livre « utile » visant désormais l’entrepreneur
balzacien ? Avec Georges Sand et les Vésuviennes de 1848, la revendication
féministe fera irruption sur la scène locale, tandis qu’alterneront dans la
chanson de conscrit complaintes de la fille-mère et protestations contre une
armée au service de la société de l’argent.

Un ouvrage très intéressant qui met en avant la culture, la communication
orale et les chansons de la région liégeoise !

EXTRAIT

La campagne menée contre les Lumières vise en effet assez explicitement un
large public, quand elle emprunte, dans une chanson dialectale outrageusement
grossière, l’habit supposé de l’expression populaire et de son « bon sens »
face aux nouveautés. Les portefaix et débardeurs qui sont censés composer ces
« pasquilles » sont trop malpolis pour être honnêtes et véridiques. On sent,
derrière, la plume du clerc. Modulons cependant ce qui vient d’être dit en
constatant que le wallon n’était en aucune manière, au XVIIIe siècle, réservé
au peuple. Les aristocrates qui collaborent à l’écriture du « Théâtre liégeois
» (1757-58), quatre opéras-comiques patois, en usent comme d’un parler
appelant la sympathie par son caractère familier, mais aussi comme d’un objet
un tantinet burlesque.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Daniel Droixhe a enseigné l’histoire de la langue française, les méthodes de
la philologie romane, l’histoire de la linguistique et la dialectologie
wallonne à l’Université libre de Bruxelles. À l’Université de Liège, il s’est
consacré à la littérature dialectale de Wallonie. Il a créé le programme
Môriåne d’identification informatique des contrefaçons et co-fondé la Société
wallonne d’étude du XVIIIe siècle. Il est membre de l’Académie royale de
langue et de littérature françaises de Belgique et de la Société française
d’histoire de la médecine.
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