Chroniques : vos libraires se confi(n)ent

 

 

La chronique d’Anne,

libraire à Charlemagne Toulon, confinée mais toujours aussi passionnée :

 

Bonjour chers lecteurs !!

Ah ce confinement, il nous oblige à changer notre façon de vivre, à supporter au quotidien ceux qui pourtant nous sont le plus cher. Nous nous surprenons à réorganiser nos journées, à fonctionner comme nos grands-parents : qu’y a-t-il en réserve ? A-t-on encore des œufs, de la farine ? Nous nous surprenons à redécouvrir tous nos placards, à ranger, trier et… non tiens, ça, je ne vais pas le jeter, ça peut être utile. Nous nous surprenons à retrouver la valeur des choses inertes que nous utilisions avec indifférence, à mettre une belle table, un soir, avec les couverts qui brillent et les verres à pied, juste pour le plaisir. Nous nous surprenons à rappeler de vieux amis dont nous avions perdu la trace, à applaudir aux fenêtres pour dire merci aux autres d’être là et de nous aider.

Et nous nous surprenons, pour ceux qui ont cette chance, à farfouiller dans notre bibliothèque ou nous avions laissé certains livres parce que ça faisait bien, parce qu’on les avait depuis longtemps, qu’ils formaient un décor familier, parce qu’ils racontaient une période de notre vie. Et nous nous surprenons, enfin, à redécouvrir leur vraie valeur, leur vrai rôle.

Nos livres sont des trésors, ils nous permettent de rester humains et de grandir car ils nous livrent des modes de pensée, des émotions partagées, des réflexions sur l’existence, des exemples à suivre ou pas, des joies et des peines, des évasions et des aventures.

Ils nous livrent la vie finalement, la condition humaine sur papier et ils nous aident à vivre et à être heureux. Repartez donc dans votre bibliothèque, ressourcez-vous, et si vous ne les avez pas, commandez dans vos librairies (en attendant de pouvoir voir vos libraires…) certains titres inoubliables, que cette fois vous garderez avec amour et reconnaissance.

Il y en a tant de livres merveilleux…Pour ma part, quel bonheur de relire Giono (ah « Provence » chez Gallimard, nous qui ne pouvons pas promener dans notre belle région…) « Le hussard sur le toit (version EBOOK) » (Tiens ! Cette histoire d’épidémie de choléra à Manosque, ça me parle…), de relire Kessel, « Le Lion », « L’Armée des ombres » (Résistance ? Vous avez dit résistance ?), Malraux, Gary bien sûr, et les plus anciens : Balzac, Zola, Hugo. Redécouvrir Pierre Magnan et ses tragédies modernes, se replonger dans la sensualité de Colette, de Duras, rire jaune avec Desproges, rêver avec Italo Calvino (« Si par une nuit d’hiver un voyageur… »), Umberto Eco (ah… «Le nom de la rose », un chef d’œuvre), se régaler avec un bon polar américain (Connelly, Ellroy, et tant d’autres…).C’est sans fin, c’est merveilleux, merveilleux.Quelle richesse… Lisez !!!

 

 

La Chronique confinée-décalée de Laurence,

Laurence, libraire à Charlemagne Toulon, vous concocte un programme de lecture

« made in confinement »

 

Cette semaine elle vous propose : « JE SUIS CONFINE ET CHEZ MOI C’EST TOUT PETIT » Vraiment, c’est moche. Mais pas de quoi paniquer, à vous les grands espaces littéraires. Pour voir plus loin que vos quatre murs, pour respirer l’air du large et sentir les embruns parfumer votre peau. Pour chevaucher dans les steppes cheveux aux vents, gravir des montagnes infranchissables et découvrir des contrées inhospitalières. Cette liberté s’offre à vous, pendant des heures, de quoi s’endormir le soir fourbu et fatigué mais l’esprit encore rempli d’images de couchers de soleils sur les Montagnes Rocheuses et les poumons envahis de la poussière rouge des vallées du Grand Canyon.

En vrac voici pour vous : Premier de cordée de Roger Frison-Roche : A condition de ne pas souffrir du vertige sous peine de subir des heures de calvaire. Moby Dick de Herman Melville ou Le vieil homme et la mer de Ernest Hemingway : Partez à la pêche au gros (mais alors très gros, hein) et tâchez de revenir vivant. Marcher à Kerguelen (version EBOOK) de François Garde : Sentez sur vous les embruns bretons et laissez-vous guider par les réflexions de François Garde. De quoi faire la paix avec vous-même. Mille femmes blanches de Jim Fergus : Un pur bonheur de roman historique et de tolérance !

TOUS LES OUVRAGES DES EDITIONS GALLMEISTER, spécialisées dans les grands espaces américains, avec entre autres :Face au vent de Jim Lynch ; Dans la forêt  de Jean Hegland ; Le livre de Yaak (version EBOOK) de Rick Bass. Mais aussi : Les romans noirs de Ross McDonald et les enquêtes de Craig Johnson, pour ceux qui veulent frissonner dans leur 15m2.

A la semaine prochaine pour d’autres aventures livresques: « JE SUIS CONFINE EN FAMILLE »