• Conseillé par
    26 mars 2020

    Bauhaus

    Un soir de 1929, la prestigieuse école du Bahaus, à Dessau, a donné un bal costumé. C’était avant que les nazis ne dévorent l’Europe, c’était un temps où l’on pouvait encore croire au progrès, à l’Art et au sens de l’Histoire. Pendant ce bal, une jeune femme, Magda, a dansé, bu et aimé.

    Quel rapport avec Josh Shors, animateur à Chicago d’une émission de téléréalité dont le succès tapageur mêle décoration d’intérieur et thérapie familiale ? Quel rapport avec son père, Carl, peintre oublié qui finit sa vie à Saint-Paul-de-Vence, hanté par les fantômes de la guerre de Corée et les mensonges d’une enfance déracinée ? Quel rapport avec Cornelius Gurlitt, cet homme discret chez qui on a découvert en 2012 la plus grande collection d’art spoliée par le IIIe Reich ? Quel rapport avec le marchant d’art Theodor Grenzberg, qui poursuit sa femme, Luise, dans la folle nuit berlinoise ?

    Je plonge toujours avec délice dans un roman de Yannick Grannec, et la première partie de celui-ci m’a plu.

    J’ai aimé Josh et son émission de télé-réalité ; sa femme enceinte et son diagramme qui classe les candidats.

    J’ai aimé suivre l’enregistrement d’une émission au concept intéressant.

    J’ai aimé le père de Josh, peintre qui cultive sa solitude et l’enquête qui le concerne.

    Dans la seconde partie : complet changement de décor. Nous sommes au début du siècle en Suisse, puis pendant l’entre-deux guerres en Allemagne.

    J’ai moins aimé Magda, son enfance d’hôtel en hôtel au gré des fortunes de son père.

    Je l’ai perdu lors de sa formation au Bauhaus puis de son installation en URSS.

    L’auteure est tout de même extrêmement documentée sur cette école, ses enseignants et son fonctionnement.

    L’image que je retiendrai :

    Celle de la peinture réalisée par Paul KLEE de Magda et intitulé Le bal mécanique.

    https://alexmotamots.fr/le-bal-mecanique-yannick-grannec/


  • Conseillé par
    30 novembre 2016

    Galerie d'art

    Comme un roman au début, dont le personnage principal est un animateur très connu à la télévision américaine, auteur d'une émission de télé-réalité, et puis, au fil des pages, on s'éloigne du plateau où un couple se déchire, pendant que leur appartement est remis à neuf, et alors l'auteure nous entraîne dans l'Histoire (avec un grand H), celle du père de Josh (Joshua) Shors, peintre vieillissant à St Paul De Vence, de ses parents juifs, celle de l'école du BauHaus, à Dessau, entre les deux guerres, celle de l'Allemagne et de la montée du nazisme. celle des magasins Ikéa.
    En tête de chaque chapitre, une référence à une œuvre (allez voir, c'est un formidable voyage artistique)... lorsqu'on referme ce livre, on a le sentiment d'être entré dans un siècle d'HISTOIRE.


  • Conseillé par
    6 septembre 2016

    Chicago. Josh est animateur à succès d'une émission de télé-réalité qu'il a conçue. Un mélange de sorte de thérapie pour la famille sélectionnée et de relooking intérieur de la maison. Il est en froid avec son père Carl, de son vrai nom Karl Grenzberg, peintre âgé qui vit reclus à Saint-Paul-de-Vence en France. Né en Allemagne puis adopté dans les années 30, son père d'origine juive l'avait confié à un couple d'amis en partance pour les Etats-Unis. Theodor, le père biologique de Carl, était un amateur d'art et un galériste. Or un tableau d'Otto Dix le représentant refait surface d'une manière inattendue. Pour Carl c'est l'occasion de chercher des faits sur sa famille. Il apprend qu'il avait une soeur. Tourmenté, il préfère mettre fin à ses jours. S'il le désire Josh peut lancer des procédures pour que le tableau lui soit restitué et chercher la vérité sur la famille de son père.

    Ensuite l'auteure nous immerge dans Berlin au tout début du XXe siècle. On suit Theodor et les siens : sa femme Luise ayant soif de fêtes et de liberté, leur fille Magda et les peintres qui l’entourent. Ses débuts, son amitié avec Paul Klee, la reconnaissance de peintres avant qu'ils ne soient mis au banc de l’Allemagne nazie pour art dégénéré, la fermeture de sa galerie. L'auteure alterne avec des focus sur Magda : son enfance dans les hôtels, son attrait pour l’art et ses discussions avec son parrain Klee, son cursus à l’école d’Art du Bauhaus ou encore son départ pour défendre des causes politiques.

    Avec une écriture entraînante, fluide mais également incisive, Yannick Grannec déroule impeccablement les frises chronologiques et familiales. A partir de faits historiques réels (la montée du national-socialisme, la spoliation des œuvres d'art par le régime nazi, la philosophie et les objectifs du Bauhaus, les deux guerres et bien d'autres éléments) elle greffe sa fiction et le secret de famille n’est qu’un détail dans ce roman foisonnant.
    La transmission, l’Histoire au travers de l’Art qui est "un lien à travers le temps" sont au coeur de ce livre.

    Si j’ai trouvé un peu longue et moins intéressante la première partie, la seconde partie se dévore et il est impossible de lâcher ce roman ! Et si comme moi vous ne vous n’avez pas de connaissances approfondies en art moderne, pas de panique : ce livre n’est pas réservé qu'à des initiés.