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Conseillé par Manon D. (Libraire)11 juillet 2024
Hommage au monde sauvage et à sa montagne bien aimée
C'est toujours avec beaucoup de plaisir que je lis Jean-Marc Rochette !
Ce qui transparaît dans chacun de ses textes c'est que c'est un homme amoureux. Amoureux de sa compagne mais aussi de la montagne.
Son récit nous ramène à la période du Covid où il devient clair qu'ils ne pourront pas rester enfermés à la capitale. Une seule solution : fuir et retrouver le monde sauvage qui les animes tant.
Sous sa plume, les montagnes se font cathédrales chatoyante et inébranlables, la vision d'un chamois ou d'un renard sous la neige arrête le temps...
Avec toute la beauté qui caractérise son œuvre J-M Rochette nous fait plonger tout en douceur au cœur de l’hiver
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Conseillé par Eric R. (Libraire)2 mai 2024
DU DESSIN A L'ECRITURE
« Ma vie n’a été jusqu’à aujourd’hui qu’une longue résistance, résistance d’enfance, résistance d’adolescence, je suivais un destin de brise-glace. Je sens la chaleur de cette femme allongée à mes côtés, j’entends sa respiration, la glace qui m’empêchait de vivre vient de fondre au fond de l’hiver ». Cette phrase au coeur du récit de Jean Marc Rochette résonne comme un bilan, le bilan d’un homme de plus de soixante ans qui a trouvé enfin un équilibre. Celui de l’amour, en l’occurrence de Christine, son ancienne éditrice, beaucoup plus jeune que lui, qui est ce corps qu’il dessine en début d’ouvrage. Celui aussi de l’hiver et de cette vie volontairement recluse en montagne, dans une bâtisse coupée du monde pendant près de quatre mois. Processus accéléré par la pandémie, le dessinateur de romans graphiques (Ailefroide, Le Loup, La dernière Reine) achève son retour à la montagne, un domaine où sa vie avait commencé jusqu’à un accident à l’âge de 18 ans. De Berlin où il a vécu, il a ressenti la cinquantaine passée la nécessité de revenir aux sources de sa vie, à ce qu’elle était quand adolescent il rêvait devant les cimes du massif des Ecrins. Comme un voyage à rebours vers ce bleu « si particulier des hautes montagnes », ce bleu partie intégrante et essentielle de ses livres et de ses peintures, qu’il a enfin obtenu en optant « pour différents pastels doux: indigo, cobalt et outremer ».
Là, à dix kilomètres du premier secours, au fond de haute vallée du Vénéon, dans un ancien hôtel transformé en navire prêt à affronter en totale autonomie, les tempêtes de l’hiver, Rochette semble avoir trouvé la sérénité. C’est là qu’il va dessiner des heures durant son dernier roman graphique, La dernière Reine, c’est là qu’il va écrire ce superbe texte qui n’est pas un carnet de bord d’une existence rythmée par le rituel quotidien de survie mais plutôt le recueil de sensations, de sentiments, d’introspection face à une vie réduite à l’essentiel. La lumière qui luit sur les sommets, les avalanches qui menacent sans cesse les environs, les traces des animaux dans la neige, le sorbier oiseleur qui transforme un arbre en un fantastique garde manger pour oiseaux, s’égrènent au fil des pages, comme une chronique du temps qui passe, un temps suspendu à l’essentiel. Lui, à qui on avait prédit en raison de sa dyslexie, un avenir manuel et qui pensait ne pouvoir jamais aligner deux phrases correctement, nous emmène à la fois vers de descriptions magnifiques où les noms propres des lieux, Ailefroide, Le Chéret, La Cime de Clot Châtel, le plat du Carrelet, forment une cartographie imaginaire mais aussi vers des confidences plus intimes.
Les souvenirs reviennent mais ils ne sont pas les seuls et peu à peu Rochette se livre en racontant aussi le présent, les rencontres, celles d’avec les voisins avant leurs départs, les peurs d’un environnement hostile et parfois meurtriers. L’isolement ouvre des portes, celles de l’amour, de la beauté, de l’intime, du sens de l’existence. Il ouvre les portes des mots pour le dire.La narration se substitue ainsi aux images mais le lien avec les pinceaux demeure tel ce magnifique chapitre « Les loups » qui débute avec la découverte de « deux grandes taches de sang visibles de chaque côté du Vénéon ». Deux taches, comme un symbole d’un massacre perpétré par une meute. De ce simple constat, Rochette va nous raconter l’avant, ce que nous n’avons pas vu, mais qu’il reconstitue de manière exceptionnelle tel un cinéaste filmant l’attaque stratégique d’un troupeau de chamois. A la manière d’un dessinateur plutôt.
Les ponts sont nombreux ainsi entre ce métier dont il dit ne pas aimer les heures passées interminablement assis, penché sur sa table, et ce récit. On y découvre la genèse des romans graphiques, les années de vache enragée avant le succès inattendu du Transperceneige en Corée, puis ailleurs, mais aussi les prémices du « Bestiaire des Alpes », conçu dans une grotte dans l’attente de loups qui ne vinrent jamais. Les réflexions actuelles d’un homme mûr se mêlent ainsi au passé, la vie affective se conjugue avec la vie matérielle, le dessin se confond avec l’écrit. On pense alors que l’image du bleu du ciel présent sur les tous les ouvrages est le fil constant d’une existence où le brise-glace a laissé la place aux raquettes. Celles qui épousent le terrain. En douceur. En laissant des traces.
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Conseillé par Géraldine G. (Libraire)21 mars 2024
Un voyage intérieur et une ode à la liberté !
Le dernier livre de Jean Marc Rochette, le dessinateur et auteur de BD passionné de montagne que l’on connait pour « Aile froide », « Le Loup » ou « La dernière reine ». Cette fois-ci, il s’agit du récit intime d’un hivernage avec sa compagne dans un hameau perdu du Massif des Ecrins où le temps ralentit lorsque la route est coupée du monde par la neige et les avalanches....
Certains gestes du quotidien deviennent essentiels et l’observation de la nature extraordinaire.