Le Centaure dans le jardin

Moacyr Scliar

Folies d'encre

  • Conseillé par
    18 septembre 2012

    le centaure dans le jardin est de ces livres découverts dans l'émission de Busnel, La Grande Librairie, l'année dernière. Un invité (un libraire, je crois) en a parlé pas plus de quelques minutes, suffisantes néanmoins pour me donner envie de l'inscrire dans ma liste à lire.
    Quelques mots sur l'auteur : Moacy Scliar (1937-2011) est un écrivain brésilien issu d'une famille d'immigrants juifs de Russie qui a exercé la médecine. Membre de l'Académie Brésilienne des Lettres, il a été qualifié par le chef d'Etat Dilma Roussef de "maître de la littérature nationale et latino-américaine".


    J'ai découvert, à ma grande surprise, que Le centaure dans le jardin a été écrit dans les années 70/80. Naïvement, je pensais qu'il était le dernier roman de l'auteur, d'autant que la réédition des éditions Folies d'encre en 2011 ne mentionne pas la première date de publication (et ça c'est pas gentil-gentil). Heureusement, internet existe..!

    Ce livre narre l'histoire, la vie devrais-je dire, de Guédali qui naît centaure. Pour le et se protéger, sa famille se voit contrainte de le cacher, imaginez donc les conséquences si vous découvriez votre voisin avec une tête et un buste humains et des pattes et une croupe de cheval...
    Guédali grandit donc dans le secret mais plus le temps passe et plus il a envie - et besoin - de découvrir le monde. Il se fera embaucher dans un cirque, tombera amoureux, sera la cible de rejets, se fera opérer, et surtout se posera beaucoup de questions sur sa condition et mettra du temps à s'accepter entièrement.
    Roman sur la différence, donc, mais aussi sur l'acceptation de sa propre différence dans une société où de tous temps la conformité fait loi, Le centaure dans le jardin mêle le conte philosophique au roman d'aventures contemporaines.
    Sans ressentir le coup de coeur attendu, c'est un livre que je suis heureuse d'avoir découvert et qui m'aura suprise à quelques égards. Je n'ai pu que compatir et souffrir à la condition de Guédali et ce fut parfois assez éprouvant même si l'auteur, usant d'humour et de dérision, arrive à maintenir son roman hors du mélodramatique.
    Il faut savoir aussi que ce livre a une facette... euh... coquine... puisque le sexe a finalement une part assez importante, je trouve... Non, on n'est pas du tout dans un roman érotique ni porno mais l'auteur s'est hum.. laissé aller je crois.. surtout que son personnage est pourvu d'une moitié de cheval... Imaginez !
    Bref, une lecture surprenante d'un grand romancier brésilien dont je serais curieuse de lire d'autres commentaires. =)